"Moi je suis"

28/03/2017 15:12

« Moi je suis »

 

« Dieu dit à Moïse : JE SUIS CELUI QUI SUIS. Et il dit : Tu diras ainsi aux fils d’Israël : JE SUIS m’a envoyé vers vous. » (Exode 3: 14)

« Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous dis : Avant qu’Abraham fût, Je suis. » (Jean 8: 58)

« Je suis » Dans l’Ancien Testament

 

L’Éternel se révèle à Moïse dans un buisson en flammes et il lui confie sa décision de faire sortir le peuple d’Israël de l’Égypte où il se trouve en esclavage.

Mais sous quel nom Dieu devait-il se faire connaître à Israël ? Jusque-là, il ne s'était pas révélé à son peuple dans la servitude. Dieu demande à Moïse de le présenter au peuple comme : « JE SUIS CELUI QUI SUIS » (Yahvé en hébreu). C'est le nom propre du seul vrai Dieu, de celui qui est Le Même (Deutéronome 32: 39), qui reste fidèle à ses promesses. C’est le nom divin le plus utilisé dans l’A.T. (plus de 6 500 fois). Il est développé dans l’Apocalypse par ces mots : « Celui qui est et qui était et qui vient » (Apocalypse 1: 8).

Ce nom exprime deux choses : d’une part la présence de Celui qui n’est pas une créature mais le créateur qui existe par lui-même éternellement, d’autre part le fait qu’il entre en relation avec ses créatures.

Quand Dieu se présente sous ce double aspect devant les croyants, toute crainte peut disparaître de leurs pensées, car leur foi s’appuie alors sur toute la stabilité et la bénédiction de ce que Dieu est.

Comme toute créature, le corps de l’homme se modifie au cours du temps : des cellules vieillissent et disparaissent. Dans son être intérieur, ses pensées et ses sentiments évoluent sans cesse. Tandis que Dieu, lui, s’affirme comme le « Je suis » absolu, immuable, éternel dans l’amour qui est sa nature même.

Dans l’évangile selon Jean, Jésus se présente fréquemment sous un nom semblable : « Moi, je suis… », accompagné le plus souvent d’un attribut tel que la vérité, la vie, la porte… Nous en parlerons ces prochains dimanches.

Dans le second verset du jour, le « Je suis » est exprimé sans complément par le Seigneur et correspond dans son absolu au nom révélé à Moïse. Il se présente :

– d’une part comme la Parole qui, étant Dieu, existe de tout temps,

– d’autre part comme la Parole qui est devenue chair pour s’approcher des hommes et leur apporter la délivrance.

En ce premier jour d’une nouvelle année, quelle assurance, pour nous qui sommes si changeants et éphémères, d’avoir comme Sauveur et Seigneur, celui qui est « le Même, hier, et aujourd’hui, et éternellement » (Hébreux 13: 8) !

 

« Moi, je suis le pain de vie » Dans le Nouveau Testament

 

« Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous dis : Ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain qui vient du ciel, mais c’est mon Père qui vous donne le véritable pain qui vient du ciel. Car le pain de Dieu est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. Ils lui dirent : Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là. Jésus leur dit : Moi, je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. » (Jean 6: 32-35)

Tout avait commencé par le miracle de la multiplication des pains. Ce miracle aurait dû faire comprendre aux foules qui suivaient Jésus qu’il n’était pas seulement « le Prophète » (Jean 6: 14), mais aussi le Fils de l’homme, celui « sur qui le Père, Dieu, a mis son sceau » (v. 27), seul capable de leur donner la vie éternelle.Certains mettent Jésus au défi de renouveler le miracle de la manne donnée quotidiennement au peuple d’Israël pendant de longues années. Jésus va donc leur montrer qu’il est, lui-même, une nourriture bien supérieure à la manne. Le nom de ce pain provient de l’exclamation de surprise des Israélites quand ils ont aperçu, un matin, comme de la rosée répandue sur la surface du désert. Ils se sont dit l’un à l’autre : « Man hou », c’est-à-dire : « Qu’est-ce que cela ? » (Ex. 16: 15).

Jésus, lui, est « le véritable pain » : la manne a été donnée seulement pendant la traversée du désert et elle nourrissait seulement le corps. Jésus est la nourriture spirituelle dont tout homme a besoin pour entretenir sa vie tous les jours.

Il est « le pain qui vient du ciel » : certes, la manne était aussi appelée “le blé des cieux” (Psaume 78: 24), mais c’était seulement pour rappeler l’origine du donateur. Le don de la manne était miraculeux mais restait matériel de nature ; mais Jésus est « celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel » (Jean 3: 13), une personne divine.

Il est « le pain de Dieu » : il est le pain que Dieu donne lui-même. Sa nature et son origine sont célestes.

Il est « le pain de vie » : la manne n’a pas empêché toute une génération d’Israélites de mourir dans le désert. Mais Jésus, le vrai pain, celui qui descend du ciel, donne la vie éternelle, non seulement aux Juifs, mais à tous ceux qui croient en lui dans le monde entier.

 

« Moi, je suis le pain vivant »

 

« Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; or le pain que moi je donnerai, c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde. » (Jean 6: 51)

 

Dans la première partie de son discours (jusqu’au verset 40), Jésus parle aux foules de Galilée pour les convaincre qu’il est lui-même, mieux que la manne du temps de Moïse, le pain que Dieu donne pour que les hommes vivent par lui.

Mais les Juifs de Judée qui se trouvaient là, peut-être des religieux, discutent avec lui à l’intérieur de la synagogue de Capernaüm. Ils « murmuraient contre lui » (v. 41), comme les Israélites d’autrefois quand ils qualifiaient la manne de « pain misérable »(Nombres 21: 5), méprisant ce don de Dieu.

Jésus insiste donc maintenant sur la responsabilité de chacun : il ne suffit pas de l’entendre déclarer qu’il est le pain de vie ; il faut également le « manger » (v. 51), c’est-à-dire se l’approprier dans une décision personnelle de foi. Le pain qui donne la vie éternelle à celui qui le mange, « c’est ma chair », déclare le Seigneur symboliquement. Lui, Jésus, le Fils de Dieu, est descendu du ciel pour être le Fils de l’homme qui va donner sa vie pour la vie du monde. Il faut qu’il s’offre en sacrifice pour que sa chair devienne une nourriture vivifiante.

Jésus distingue deux aspects différents dans cette action de s’approprier sa personne :

D’abord, le pécheur est invité à manger sa chair et à boire son sang une fois pour toutes pour recevoir la vie (v. 53, 54). Il s’approprie ainsi la mort de Christ (le sang séparé de la chair, c’est la mort) pour être ressuscité avec lui et connaître une vie qui n’aura jamais de fin.

Ensuite, le croyant est appelé à se nourrir de Christ d’une manière continue, chaque jour de sa vie (v. 55, 56), en considérant ce qu’il a été, ce qu’il a fait et ce qu’il est maintenant.

C’est ainsi seulement que le chrétien se maintient en communion avec son Sauveur. Il demeure en Christ et Christ en lui. Jésus est le centre de sa vie, inspirant ses pensées, ses affections, sa volonté, tous les motifs de sa conduite. Aucune relation ne peut être plus étroite ou plus intime : quand nous absorbons un aliment, il pénètre en nous jusqu’à devenir partie de nous-mêmes !

 

« Moi, je suis la lumière »

 

« Jésus leur parla encore : Moi, je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. » (Jean 8: 12)

Au commencement de la création, la terre est dans les ténèbres. La première intervention de Dieu sur ce chaos, cette désolation et ce vide, c’est d’appeler la lumière à l’existence. Dès lors, les actes créateurs de Dieu se succèdent merveilleusement.

L’homme sans Dieu est également désolation et vide. Il est incapable de répondre aux questions fondamentales qui se posent à lui. Quel est le sens de ma vie ? Quel avenir après la mort ? Pourtant, depuis des milliers d’années, les philosophes réfléchissent à ces questions, sans pouvoir apporter la réponse définitive qu’attend l’humanité.

C’est dans la personne de Jésus que « la lumière est venue dans le monde ». Il apporte, lui le Fils de Dieu, la réponse à ces questions angoissantes. Il révèle l’amour de Dieu et accomplit, sur la croix, tout ce qui est nécessaire pour rétablir la relation entre les hommes et Dieu, afin que son amour puisse se déverser sur eux. Mais « les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises » (Jean 3: 19).

L’humanité reste donc dans les ténèbres dont le diable est le prince, des ténèbres qui s’épaississent toujours davantage. Plus que jamais, les hommes se rendent compte que les idéologies qu’ils inventent successivement ne conduisent qu’à des déceptions répétées. Laissés à eux-mêmes, ils n’ont pas d’avenir.

Mais ceux qui croient en Jésus et le suivent, ceux-là peuvent marcher dans la lumière de la vie. Ils possèdent la vie de Christ et peuvent connaître les pensées de Dieu sur tous les sujets importants, grâce à la Bible et à l’action du Saint Esprit en eux.

Jésus est la réponse aux questions qu’ils se posaient. Leur but est de plaire à Dieu et d’aimer leur prochain « en action et en vérité » (1 Jean 3: 18). Ils reçoivent de Dieu l’intelligence et la force pour faire sa volonté. Ils se réjouissent que leur vie ait maintenant un sens. Et ils savent qu’un avenir bienheureux les attend pour l’éternité près de leur Sauveur.

 

« Moi, je suis la porte »

 

« Moi, je suis la porte : si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et sortira, et il trouvera de la pâture. » (Jean 10: 9)

Au début de ce chapitre, Jésus parle de la porte de la bergerie juive, celle par laquelle il fait sortir les Israélites qui croient en lui pour les introduire dans un autre domaine dont il est, lui, la porte.

Ce domaine, c’est le royaume de Dieu dans lequel seul celui qui est né de nouveau peut être admis, c’est-à-dire celui qui est venu à Jésus avec repentance et foi en l’amour de Dieu. Aux Juifs sortis de leur bergerie se joignent bientôt des croyants de tous les peuples et de toutes les races. Ils jouissent ensemble de la liberté des enfants de Dieu, conduits et gardés par Jésus, le bon berger qui les fait entrer et sortir.

Nous entrons pour accomplir le service du « saint sacerdoce » (1 Pierre2: 2-5), pour offrir à Dieu des sacrifices spirituels ; non plus des animaux qu’on égorge, mais des paroles et des actions produites en nous par le Saint Esprit. Nous apportons ainsi à Dieu notre louange ; nous mettons à son service nos corps, nos biens, nos capacités. Nous nous tournons vers lui avec reconnaissance et adoration. Nous nous soumettons entièrement et joyeusement à sa volonté.

Nous sortons pour accomplir le service du « sacerdoce royal » (1 Pierre 2: 9), pour annoncer aux hommes ce que Dieu a fait pour eux et les inviter à passer également par Jésus, la seule porte qui donne accès à Dieu. Nous témoignons qu’il nous a fait passer du royaume des ténèbres à celui de la lumière, du royaume de la mort à celui de la vie éternelle. Au bénéfice d’une si grande grâce, nous devons l’annoncer aux autres. Alors sortons pour annoncer la bonne nouvelle du salut en Jésus Christ à ceux qui périssent.

Par lui nous sommes assurés de trouver de la nourriture en abondance. Quand nous entrons dans la présence de Dieu et que nous communiquons avec lui par la prière et la méditation de la Bible, l’Esprit Saint nous nourrit de Jésus Christ, le pain de Dieu. Quand nous sortons vers les autres pour témoigner de l’amour de Jésus, nous sommes rafraîchis suivant la promesse de l’Écriture : « Celui qui arrose sera lui-même arrosé » (Proverbe 11: 25).

 

« Moi, je suis le bon berger »

 

« Moi, je suis le bon berger : je connais les miens, et je suis connu des miens, comme le Père me connaît et moi je connais le Père ; et je laisse ma vie pour les brebis. » (Jean 10: 14-15)

C’est principalement à des pharisiens, désorientés par la guérison de l’aveugle-né, que le Seigneur se présente comme le berger, le bon berger. Il met l’accent sur la différence entre lui et eux, des bergers qui dominent sur le troupeau pour se nourrir aux dépens des brebis.

Sans aucun doute, il fait allusion à une prophétie d’Ézéchiel qui dénonce les mauvais bergers d’Israël et prédit leur remplacement par un vrai berger qui est l’Éternel lui-même (Ezéchiel 34). Les pharisiens sont obligés de comprendre que Jésus se présente comme ce berger annoncé par un prophète qu’ils connaissent bien.

Mais le Seigneur ne s’adresse pas qu’à ses contradicteurs, il parle également à la foule qui l’entoure et à ses disciples qui le suivent, tous des Juifs qui attendent le berger d’Israël déjà annoncé par Jacob (Gen. 49. 25). Il leur déclare que ceux qui croient en lui, Juifs ou non-Juifs, seront après sa résurrection un seul troupeau.

À nous aussi, aujourd’hui, Jésus se présente comme le bon berger qui nous a amenés dans son troupeau. Nous le connaissons comme celui qui a donné sa vie pour nous. Nous nous réjouissons parce qu’il nous connaît chacun par notre nom, c’est-à-dire dans tous les aspects de notre être : notre origine, nos faiblesses, nos possibilités, nos sentiments et nos aspirations. Pour montrer quelle est la profondeur de cette connaissance, Jésus la compare avec la connaissance réciproque qui existe entre son Père et lui : c’est une connaissance parfaite.

Qu’attendons-nous d’un berger ? des soins, de la nourriture, de l’affection, mais aussi et surtout la sécurité. Une brebis ne dispose d’aucune arme pour se défendre et elle ne sait même pas courir pour se sauver. C’est pourquoi le Seigneur termine cet enseignement en nous donnant l’assurance que ses brebis ne périront jamais et que personne ne les arrachera de sa main. Sécurité supplémentaire : elles sont couvertes par la main du Père qui est plus grand que tous.

 

« Je suis Fils de Dieu »

 

« Jésus répondit [aux Juifs] : N’est-il pas écrit dans votre Loi : Moi j’ai dit : Vous êtes des dieux ? S’il appelle dieux ceux à qui la parole de Dieu est venue (et l’Écriture ne peut être anéantie), dites-vous à celui que le Père a sanctifié et qu’il a envoyé dans le monde : Tu blasphèmes, parce que j’ai dit : Je suis le Fils de Dieu ? » (Jean 10; 34-36)

Une fois de plus, les dirigeants juifs avaient voulu lapider Jésus, cette fois-ci pour la raison qu’il se présentait comme le Fils de Dieu. Eh bien, leur dit le Seigneur, les Écritures auxquelles vous vous dites tellement attachés appellent “dieux” des hommes faillibles (Psaume 82: 6). Alors ne m’accusez pas de blasphème, moi que le Père a distingué de tous quand, au baptême de Jean, il a déclaré : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir ». Et si cela ne vous suffit pas, croyez mes œuvres qui témoignent que je suis ce que je déclare être.

Ce titre de « Fils de Dieu » nous ramène au début de l’évangile de Jean : il nous révèle que Jésus est la Parole devenue chair, le Fils unique qui est dans le sein du Père, venu pour nous faire connaître Dieu (Jean 1. 14-18). Lui seul, l’envoyé du Père, pouvait parler de Dieu. Personne d’autre que celui qui était descendu du ciel ne pouvait apporter la grâce et la vérité dans un monde entièrement coupé de Dieu.

Certes, il fallait la foi pour discerner le Fils de Dieu dans cet homme humble et pauvre dont on connaissait l’origine familiale modeste et qui n’appartenait pas à l’orgueilleuse caste des chefs religieux. Toutefois, ceux qui n’étaient pas aveuglés par le désir de maintenir à tout prix leur statut privilégié avaient de bonnes raisons de croire que Jésus était le Messie, le Fils de Dieu : ils avaient le témoignage de Jean-Baptiste, le témoignage des miracles que Jésus accomplissait, celui du Père lui-même dont nous avons déjà parlé, comme aussi celui des Écritures (Jean 5: 33-39).

Aujourd’hui, peu de personnes contestent l’existence historique de Jésus, reconnu comme un homme hors du commun. Mais seuls ceux qui ont répondu à l’ordre de Dieu de se repentir et de croire en Jésus Christ discernent par la foi ses gloires de Fils de Dieu. Remplis de joie, ils s’écrient avec Thomas le disciple : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jean 20: 28).

 

« Moi, Je suis la résurrection »

 

« Jésus déclara [à Marthe] : Moi, je suis la résurrection et la vie : celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et quiconque vit et croit en moi, ne mourra pas, à jamais. Crois-tu cela ? » ( Jean 11: 25-26)

Dans l’univers, tout tend vers la mort : les astres meurent, les montagnes s’érodent, les arbres les plus résistants finissent par tomber, sans parler des hommes et des animaux… Seul Dieu est immuable : il est le Mêmeselon le nom qu’il se donne (Deut. 32. 39).

L’homme est fait à l’image de Dieu, selon sa ressemblance. Il a reçu un souffle vital de sa part ; il aurait donc pu faire exception à cette loi du Créateur et bénéficier d’une vie sans fin. Mais, à cause de leur péché, Adam et Ève, chassés du jardin et privés de l’arbre de vie, meurent et transmettent la mort à leur descendance. Toutefois, si le corps des hommes, qui est poussière, retourne à la terre… l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné(Ecclésiaste 12: 7). L’âme, la partie immatérielle de leur être, demeure immortelle. Ainsi, la mort d’Adam et d’Ève n’est pas seulement la mort du corps, c’est aussi, symboliquement, pour tout le genre humain, l’interruption de l’heureuse relation que Dieu avait instituée avec eux.

Mais Jésus est intervenu. Il fait sortir de la mort ceux qui croient en lui pour les faire entrer dans le domaine de la vie éternelle. Dès lors, les croyants la possèdent et elle leur permet de retrouver une relation confiante avec Dieu. C’est une relation différente de celle qu’avait Adam innocent, car ils connaissent Dieu comme leur Père.

Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que Jésus, par sa mort, a accompli d’une façon parfaite la volonté de son Père ; parce qu’il a vaincu le diable qui avait le pouvoir de la mort (Héb. 2. 14, 15). Dieu va mettre « tous les ennemis sous ses pieds : le dernier ennemi qui sera aboli, c’est la mort » (1 Corinthiens 15: 25, 26). C’est lui, notre Seigneur Jésus Christ, le Sauveur de notre âme et de notre corps, « qui transformera notre corps d’abaissement en la conformité du corps de sa gloire » (Philippiens 3: 21).

N’oublions pas que les incroyants ressusciteront également, mais pour rencontrer comme un juge inexorable celui qu’ils n’auront pas voulu recevoir comme leur sauveur pendant leur vie ici-bas.

« Moi, je suis la vie »

 

« Moi, je suis la résurrection et la vie. » (Jean 11: 25)

 

Celui qui fait cette déclaration, c’est Jésus, la Parole manifestée dans un homme, cette Parole en qui est la vie et sans laquelle pas une chose n’a été faite (Jean 1: 2-4).

Il avait appelé toutes choses à l’existence. Par le souffle de sa bouche, il avait donné à l’homme une âme vivante capable de communiquer avec Dieu. Et voilà que, lui-même, revêtu de notre humanité, il parcourt humblement le pays d’Israël, village après village, soutenu matériellement par quelques femmes pieuses. Dans le monde qu’il a créé et qu’il soutient par la parole de sa puissance(Hébreux 1: 3), il n’a pas un lieu où reposer sa tête. Et pourtant il déclare : Moi, je suis… la vie”.

C’est pour cela qu’il est venu sur la terre, pour apporter la vie aux hommes. En effet, depuis que le péché est entré dans le monde, la vie spirituelle, c’est-à-dire la capacité de communiquer avec Dieu, a été remplacée par la mort, c’est-à-dire l’absence de relations avec Dieu.

Pourtant, par un effet de la pure grâce de Dieu, des croyants de l’A.T. ont eu la possibilité de recevoir des messages de sa part et de lui parler. Pensons à tous ces hommes de foi : Abel qui a plu à Dieu par le sacrifice qu’il lui a offert, Hénoch qui a marché avec Dieu, Abraham qui a été appelé ami de Dieu, David, Daniel, les prophètes… Dieu, souverain et bon, a pu établir une relation avec eux parce qu’ils étaient placés par avance au bénéfice du sang de son Fils qui serait versé plus tard sur la croix.

Puis Jésus est venu ici-bas pour offrir sa vie comme sacrifice, afin que beaucoup d’hommes et de femmes puissent recevoir par la foi la vie éternelle. Le grain de blé est tombé en terre et il est mort pour produire du fruit en abondance (Jean 12: 24).

Les croyants vivent maintenant de la vie de Jésus. Toutefois, lui seul est la source de cette vie. Notre rôle, notre mission sur cette terre, c’est de témoigner qu’elle nous anime et de proclamer qu’elle est offerte à tous. Notre Seigneur Jésus entretient et développe la vie divine en nous par l’action de son Esprit. Alors, avec Paul qui le réalisait chaque jour, le racheté de Jésus peut dire, à sa mesure : « Pour moi, vivre, c’est Christ » (Philippiens 1: 21).

 

« Moi, je suis le chemin »

 

« Vous savez où moi je vais, et vous en savez le chemin. Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons pas où tu vas ; comment pouvons-nous en savoir le chemin ? Jésus lui dit : Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie ; personne ne vient au Père si ce n’est par moi. » (Jean 14: 4-6)

Dans la chambre haute, le Seigneur annonce à ses disciples qu’il va les quitter pour leur préparer une place dans la maison de son Père. Voilà une chose tellement nouvelle pour eux qu’ils ne peuvent pas en comprendre la signification. Ils connaissent Moïse et les prophètes, mais ceux-ci n’ont pas parlé de Dieu comme d’un Père. C’est pourquoi Thomas expose leur ignorance au Seigneur : puisqu’ils ne connaissent pas Dieu comme Père, ils ne peuvent pas connaître le chemin qui mène à lui.

C’est Jésus, son Fils unique, qui peut nous révéler Dieu comme Père. Il est le seul chemin par lequel Dieu manifeste son amour envers les hommes. C’est un amour si grand qu’il conduira Jésus à porter nos péchés sur la croix et à mourir à notre place. Pour aller à Dieu, il n’y a pas d’autre chemin que se repentir et accepter l’amour de Dieu qui, en Jésus Christ, a pourvu au salut des hommes.

Dès lors qu’il prend ce chemin, un pécheur est sauvé de la perdition éternelle. Mieux, il peut connaître Dieu comme Père, car il reçoit « l’Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba, Père ! » (Romains 8: 15). Il peut ressentir l’amour qui découle de cette relation filiale avec Dieu, devenu son Père en Jésus. Dans toutes les circonstances qu’il traverse, l’enfant de Dieu peut se tourner vers ce Père plein de grâce, lui confier ses problèmes et en recevoir des réponses.

Bientôt, il sera introduit dans les demeures de la maison du Père, il goûtera toute l’étendue de cet amour divin et mesurera le prix payé par le Seigneur pour le lui révéler. Nous nous souviendrons, en effet, du chemin que le Seigneur a dû parcourir pour devenir lui-même le chemin vers la maison du Père. Il l’a quittée, cette demeure d’amour, lui le Fils unique et bien-aimé, pour venir souffrir sur la terre ; il est même descendu « dans les parties inférieures de la terre ». Mais, gloire à Dieu, il est remonté « au-dessus de tous les cieux » (Éphésiens 4: 9-10), d’où il vient nous chercher.

 

« Moi je suis le vrai cep »

 

« Moi, je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il porte encore plus de fruit.» (Jean 15: 1-2)

 

Peu après le déluge, Dieu choisit un homme, Abraham, auquel il se révèle et fait des promesses. Il fait fructifier la descendance de cet homme ; il en tire un peuple, le peuple d’Israël, qu’il entoure de soins et de délivrances. En quelque sorte, Abraham est le cep de l’Éternel. Pour être dans la faveur de Dieu, il faut faire partie de ce peuple.

L’Éternel fait sortir d’Égypte ce peuple privilégié pour le faire fructifier dans le pays de Canaan (Psaume 80: 8) ; mais celui-ci se montre rebelle envers celui qui a planté. Il est comme une vigne qui ne produit que des raisins sauvages sans aucune valeur. Dieu prouve ainsi à tous que l’homme, même choyé par lui, est incapable d’assurer son salut par lui même.

« À la fin de ces jours là » (Hébreux 1 : 2), à la fin de la période d’essai de l’homme, Dieu introduit « le vrai cep » : Jésus-Christ, son Fils. Ce n’est plus Adam ni Abraham qui constituent la la base de la nouvelle race qui a la faveur de Dieu, c’est Jésus-Christ. Ceux qui croient en lui possèdent sa vie et lui sont attachés pour l’éternité.

Certes, des personnes peuvent déclarer appartenant au cep et même présenter l’apparence d’y être attachées. Mais elles ne tromperont pas le vigneron qui constatera l’absence de fruit, éliminera le sarment improductif et conscrera ses soins aux sarments bien vivants.

Qu’est-ce- donc que le fruit ? De belles paroles ou de bonnes œuvres ? Pas obligatoirement, car le fruit, c’est avant tout de reproduire les caractères de Christ ; pour cela, un seul moyen : bien attachés au cep pour que sa sève puisse largement alimenter et développer en nous la vie de Christ.

Voulez-vous en savoir davantage sur le fruit que Dieu attend de vous ? Considérez le fruit de l’Esprit dans ses diffrents aspects : « L’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidèlité, la douceur, la maîtrise de soi » (Galates 5: 22).

 

« Moi, je suis la vérité »

 

« Pilate lui dit : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis que moi je suis roi. Moi je suis né dans le monde pour ceci et je suis venu dans le monde pour ceci, pour rendre témoignage à la vérité. Qiconque est de la vérité écoute ma voix. » (Jean 18: 37)

 

« Qu’est-ce que la vérité ? » Cette question de Pilate est un aveu. En effet, qu’est-ce que la vérité pour des hommes qui ont perdu le contact avec Dieu et qui n’ont plus de référence fiable pour porter des jugements sur les gens et les circonstances ?

La vérité ne se trouve qu’en Dieu : lui seul, le Créateur, connaît tout et porte une appréciation exacte sur toutes choses, y compris sur ce qui est inaccessible aux hommes, comme les pensées et les sentiments. On peut dire que Dieu domine sur le royaume de la vérité. Au contraire, le diable est le père du mensonge et il domine sur un monde de mensonges d’où la vérité est, sinon exclue, du moins terriblement altérée.

Dieu était en Christ(2 Corinthiens 5: 19), il est le roi de ce royaume de la vérité. Il est venu, dit-il, pour rendre témoignage à la vérité dans un monde qui a soif de certitudes, mais qui, aujourd’hui comme hier, refuse celles que Dieu lui propose.

Nous croyants, nous avons toujours besoin d’affermir les bases spirituelles de nos raisonnements pour rester dans la vérité. En effet, nous sommes continuellement soumis à des pressions venant :

– de l’extérieur, c’est-à-dire du monde dans lequel nous sommes bien obligés de vivre et dont les manières de penser sont totalement opposées à Dieu. Mais il y a aussi des habitudes et des doctrines des uns ou des autres qui ne sont pas toujours fondées sur la Bible ;

– de l’intérieur, c’est-à-dire de nos sentiments, de nos affections naturelles, mais également, et c’est plus grave, de nos convoitises non jugées.

Quelle sécurité de pouvoir nous tourner vers Dieu et :

– regarder Jésus Christ qui a dit : Moi, je suis… la vérité (Jean 14: 6)

– considérer sa Parole : Ta Parole est la vérité (Jean 17: 17)

– écouter le Saint Esprit : L’Esprit est la vérité (1 Jean 5: 6)

Soumis à Jésus, appliquons-nous à vivre dans la vérité et à parler la vérité l’un à l’autre.

 

« Moi je suis »

 

Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s’avança et leur dit : Qui cherchez-vous ? Ils lui répondirent : Jésus le Nazaréen. Jésus leur dit : C’est moi” [ou Moi, je suis]. (Jean 18: 4

 

Menée par Judas, la troupe de soldats et d’huissiers recherche Jésus le Nazaréen. Elle pense trouver un homme humble puisqu’il vient d’une ville aussi méprisée que Nazareth. Mais celui-ci leur parle avec noblesse quand il répond C’est moi. L’expression grecque traduite par C’est moi est exactement celle que nous avons considérée ces dernières semaines : Moi, je suis. Jésus se présente comme celui qui porte ce nom divin (Exode 3: 14).

Une telle déclaration fait reculer ces hommes pourtant armés et les jette par terre, terrassés par la puissance divine. Le Fils de Dieu domine toute cette scène et montre, d’une manière évidente, qu’il est celui qui dit Moi, je suis; par conséquent, personne ne peut se saisir de lui sans son consentement.

Sa souveraineté divine apparaît également lorsqu’il s’occupe de ses disciples : il ne fait pas appel au bon vouloir de ceux qui le cherchent ; il leur donne un ordre : Laissez aller ceux-ci. Elle se voit encore dans sa soumission parfaite, quand il déclare à Pierre qui voulait le défendre avec une épée : La coupe que le Père m’a donnée, ne la boirai-je pas ? (Jean 18: 8, 11).

Jésus ne met pas en œuvre son pouvoir personnel lié à “Moi, je suis” pour se défendre et terrasser ses ennemis. Bien au contraire, il l’utilise pour accomplir la parole qu’il avait dite à ses disciples : “Je laisse ma vie afin que je la reprenne. Personne ne me l’ôte, mais moi, je la laisse de moi-même (Jean 10: 17-18).

Rien n’est plus glorieux, dans ce “Moi, je suis” devenu homme, que cette détermination à accomplir la volonté de son Père, pour le salut d’êtres aussi rebelles et aussi haïssables que nous ! Nul ne le contraint et c’est de son plein gré, en plein accord avec la volonté de son Père, qu’il se présente volontairement pour être l’Agneau de Dieudont le sacrifice était nécessaire pour notre salut.

Ainsi, Jésus, notre Sauveur et notre Seigneur, est celui qui porte le nom de “Moi, je suis, le nom du Dieu d’éternité, puissant, sage, plein d’amour. Les hommes de ce monde le méprisent encore, mais nous, ses rachetés, nous contemplons sa grandeur et son amour avec respect et adoration.

Plaire au Seigneur

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