Un autre évangile

21/07/2017 09:00

« Un autre évangile »

 

(Un message du missionnaire et apologiste Denis Pollock des U.S.A.)

 

A) Les dangers d'un évangile "émotionnel", centré sur l'homme

 

« Quand nous-mêmes, même un ange venu du ciel nous annonçait un Évangile différent de celui que nous vous avons prêché, qu'il soit anathème » (Galates 1: 8).

Si peu d'entre nous semblent réaliser que Satan est à l'œuvre depuis longtemps à corrompre l'Évangile en nous communiquant "un autre évangile". Depuis que le glorieux message de l'Évangile de Jésus-Christ est arrivé dans ce monde, il y a près de 2000 ans, l’ennemi de nos âmes s'est appliqué à produire une contrefaçon qui viendrait remplacer le véritable Évangile, et maintiendrait les hommes dans les ténèbres et dans un profond sommeil.

Autrefois, le gnosticisme convenait très bien au diable. L'église primitive se trouvait déjà dans un combat théologique, lorsque cette hérésie est apparue et a cherché à en persuader plusieurs, en déclarant que Christ n'était qu'un être spirituel, qu'il n'était pas vraiment venu dans la chair et qu'il n'était pas vraiment mort à la croix. C’est pourquoi l'épître de Paul aux Colossiens réfute formellement cette ancienne hérésie et sert d'avertissement continuel, adressé d’ailleurs à tous les croyants de tous les âges :

« Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s'appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ » (Colossiens 2: 8).

Cette grossière erreur du gnosticisme (combinaison de plusieurs doctrines faisant croire aux adeptes qu’ils ont une connaissance supérieure aux autres) revient de temps à autres. Les tentatives de Satan de tromper l'Église restent plus vigoureuses que jamais ! Dans notre génération actuelle si égocentrique, si préoccupée par ses propres intérêts, l'une des contrefaçons les plus éminentes est celle qui centre tout sur l'homme et qui interprète chaque texte des Écritures à la lumière du bénéfice qu'il pourra lui apporter.

 

B) Un évangile « égocentrique » au lieu d’être « christocentrique »

 

Cette approche des Écritures est une forme d'humanisme théologique qui n'a rien à voir avec le véritable Évangile qui est "christocentrique" et non "égocentrique", et qui s'est infiltré sournoisement dans nos églises évangéliques. Il ne renie pas les bases de la foi telles que : la vie sans péché de Christ, sa mort et sa résurrection. Mais il apporte comme une soi-disant « nouvelle lumière » sur ces vérités, en soulignant presque exclusivement le confort, le plaisir et le succès de l'homme. Voici trois différences capitales en ce qui concerne le Salut, la Croix et la Foi de cet Évangile "égocentrique", comparé à celui qui est "christocentrique".

 

UN AUTRE SALUT

 

De tout temps, le salut a été considéré comme étant en rapport avec le péché et la justice. La Bible nous enseigne que tous ont péché et ont besoin d'un Sauveur :

« Il n'y a point de juste, pas même un seul ; nul n'est intelligent, nul ne cherche Dieu ; tous sont égarés, tous sont pervertis ; il n'en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul... leur bouche est pleine de malédiction et d'amertume... ils ne connaissent pas le chemin de la paix ; la crainte de Dieu n'est pas devant leurs yeux » (Romains 3: 10-18).

Il nous est dit dans Habacuc 1:13 que les yeux de Dieu sont trop purs pour voir le mal et qu'il ne peut regarder l'iniquité. Il nous est dit que l'homme s'est égaré comme une brebis qui a perdu son chemin :

« Nous étions tous errants comme des brebis. Chacun suivait sa propre voie. Et l’Éternel a fait retomber sur lui (Jésus) l'iniquité de nous tous... » (Esaïe 53: 6).

Tous les efforts que nous pourrions faire pour impressionner Dieu par nos bonnes œuvres et nos nobles intentions sont devant lui comme un vêtement souillé (Esaïe 64: 6). Depuis le temps de la Réformation, ce fut le standard évangélique de la présentation de l'Évangile dans l'Église.

Aujourd'hui, dans plusieurs milieux professant être chrétiens, il a été décidé que, le monde n'étant plus intéressé par les notions anciennes de péché, de justice et de justification, il fallait s'adapter au temps actuel. Ainsi le salut est maintenant présenté comme une expérience avec Christ destinée à nous satisfaire, à nous rendre heureux, et à nous procurer les moyens pour avoir du succès dans la vie.

La parole de Jésus déclarant que « si quelqu'un veut me suivre, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive » a dégénéré en : « si quelqu'un veut parvenir à un succès personnel, avoir une haute estime de lui-même et être débarrassé de tout sentiment d'infériorité, qu'il ne se prive de rien, qu'il s'attribue une image positive de lui-même et qu'il soit toujours heureux ».

Cette folie s'est insidieusement infiltrée dans notre nouvelle façon actuelle d'évangéliser. Elle fait penser aux chrétiens que, dans leur témoignage aux inconvertis, ils les ont bien évangélisés en leur disant simplement que Jésus va améliorer leur vie, sans rien leur dire sur le péché, la repentance ou leur besoin de justice devant Dieu,

Quelle est donc cette nouvelle sorte d’évangile que nous annonçons ? Un évangile qui néglige les doctrines de base de la foi chrétienne pour mettre l’accent sur des promesses de bien-être et d’une vie heureuse, ne peuvent conduire les gens qu’à la désillusion.

Il ne s’agit pas là du même évangile que celui de Paul quand il dit :

« Si c'est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ nous sommes les plus malheureux de tous les hommes » (1 Corinthiens 15: 19).

Ou encore, la référence de Pierre quand il déclare :

« Bien-aimés, ne soyez pas surpris, comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. Réjouissez-vous au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra. Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous. » (1 Pierre 4:12-14)

 

UNE AUTRE CROIX

Si la compréhension du salut est faussée, voire pervertie, ce qu'elle conduit à faire de la Croix est absolument choquant. Le problème n'est pas le fait de renier la croix, mais c’est la signification qui s'y rattache et la conclusion qu'on en tire.

De tout temps la Croix a toujours été considérée comme la démonstration ultime de l'amour de Dieu envers l'humanité. Au travers de tous les siècles passés, les chrétiens ont admiré notre Sauveur sur la croix, mourant d'une mort sanglante, son sang coulant de ses mains et de ses pieds. Saisis d’effroi, mêlés d’un grand respect, ils ont toujours été émerveillés devant l'amour si incroyable de leur Dieu. Ce qui les a particulièrement frappés et qui les a le plus étonnés fut le fait, comme le dit le verset 8 de Romains 5: «Alors que nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous ».

Cette grâce immense a aujourd'hui véritablement perdu son attrait. Dans notre zèle de vouloir à tout prix, et sans bien réfléchir, prouver notre propre valeur, nous convaincre que nous sommes des personnes de grande valeur, la croix a pris une nouvelle interprétation, plutôt humaniste. Elle n'est aujourd'hui plus le reflet de l'amour absolument étonnant de Dieu à l'égard des pécheurs. Elle est plutôt devenue une déclaration de notre propre valeur. Quelqu'un a osé faire la fausse et subtile déclaration suivante : « Il doit y avoir quelque chose de merveilleux en nous pour que Dieu puisse nous aimer et nous accepter aussi aisément. »

Le christianisme aurait-il été réduit à cela ? Combien les réformateurs et revivalistes fougueux et zélés seraient choqués d'une telle perversion de la signification de la croix. Martin Luther entrevoyait déjà l'arrivée d'un tel jour, quand il a écrit sa quatrième thèse qui dit : « Dieu ne nous aime pas parce que nous avons de la valeur, mais nous avons de la valeur parce que Dieu nous aime ». Regarder à la Croix et dire « Jésus est mort pour moi, ne suis-je pas merveilleux ? » C'est pervertir à l'extrême la grâce de Dieu à notre égard. L'exclamation qu'il convient plutôt de faire est celle-ci : « Jésus est mort pour moi, n'est-il pas, LUI, merveilleux ! »

Si nous avions tant de valeur et que nous étions si dignes pour que Christ meurt pour nous, la grâce étonnante de Dieu n'aurait plus lieu d'être. Cette grâce deviendrait alors pour nous une chose qui nous est due, que nous serions en droit d'attendre de sa part, ou encore un rachat élégant de la part de Dieu. Voilà la folie qui s'est emparée aujourd’hui de ceux qui déforment la croix de notre Sauveur en prétexte pour se glorifier eux-mêmes.

 

UNE AUTRE FOI

Il est vrai que l'Évangile centré sur l'homme, et celui qui est centré sur Dieu réclament tous deux de la foi. La différence est l'usage qu'on en fait. Dans l'évangile centré sur l'homme, la foi sert juste à obtenir ce que nous voulons. Selon cette nouvelle sorte de foi proposée, beaucoup de chrétiens ont maintenant l'impression que Dieu a établi la foi comme moyen pour nous permettre d'obtenir tous les désirs de notre chair. Peu importe alors si ces désirs contribuent à notre bien ou pas, ni si ce que nous désirons correspond vraiment à la volonté de Dieu pour nous. Nous sommes, disent-ils, "les enfants du Roi" et nous sommes en droit d'obtenir tout ce que nous voulons.

S'il ne fût jamais un homme duquel on pouvait dire qu'il était un homme de foi, ce fut Jésus. Et pourtant, Jésus n'a jamais utilisé sa foi pour obtenir ce qu'il voulait pour lui-même. Il a déclaré :

« Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père ; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement » (Jean 5: 19).

L'homme de foi par excellence, notre modèle, fut bien sûr Jésus-Christ. Sa foi était inépuisable et illimitée. Un mot sortant de sa bouche et des malades étaient guéris, des morts ressuscitaient, des tempêtes se calmaient, et des démons étaient chassés.

Devant la tombe de Lazare, il eut l'audace de faire cette prière :

« Père, je te rends grâce de ce que tu m'as exaucé. Pour moi, je savais que tu m'exauces toujours » (Jean 11: 41).

Lorsqu'il fut tenté par Satan d’utiliser sa foi pour transformer des pierres en pain de sa propre initiative, il n'a rien voulu savoir de la sorte (Mt 4:3-4) La foi n'est pas un moyen pour obtenir tout ce que nous voulons. S’il en avait été ainsi, l'apôtre Jacques n'aurait pas eu à écrire :

« Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions » (Jacques 4: 3).

Jésus a utilisé sa foi pour accomplir la volonté de Dieu sur Terre. Il a traversé la vie comme Celui qui ne s'appartenait pas à lui-même, mettant en œuvre la volonté de son Père, disant ce qu'il entendait son Père dire, et faisant ce qu'il voyait son Père faire.

J'ai trouvé moi-même qu'il y a beaucoup moins de tension, de stress dans notre vie, lorsque nous apprenons à demander à Dieu quelque chose dont nous sommes convaincus qu'elle correspond à la volonté de Dieu pour nous, plutôt que de chercher à obtenir quelque chose qu'il trouve sans intérêt pour nous.

 

CONCLUSION (NDLR)

En soumettant notre vie au Seigneur et en nous rendant disponibles pour le servir, nous serons des instruments utiles entre les mains du Maître, mais il faut que notre marche chrétienne soit empreinte du vrai salut, de la véritable croix et d’une foi authentique pour ne faire que sa volonté et non la nôtre.

Glorifions-nous donc de la vraie croix et évitons de vouloir mettre en évidence une quelconque valeur personnelle. Démontrons, à ceux qui nous voient vivre, un amour sincère et profond pour notre merveilleux Sauveur et établissons-le comme Seigneur de notre vie. (Dorothée Hatzakortzian / Compassion-France)

 

(Étude biblique résumée et traduite par Dorothée Hatzakortzian, transmis par René Barrois)

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