2-4) Le fruit de l’Esprit

 

2-4) Le fruit de l’Esprit (1)


« Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance. » (Galates 5 : 22).

Le fruit de l’Esprit est l’opposé des œuvres de la chair, il apporte aux chrétiens un mode de vie qu’ils doivent manifester dans leur quotidienne. Cette manifestation dans la vie des enfants de Dieu a pour but d’anéantir le péché, et tout particulièrement les œuvres de la chair.

L’amour

L’amour est la dimension par excellence du fruit de l’Esprit ! Jésus n’a lissé aucun doute à ce sujet lorsqu’il dit : « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous aimé, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. À ceci tous connaîtrons que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13 : 34-35).

Les trois dimension de l’amour :

L’amour envers Dieu – la dimension verticale. Aimer Dieu est notre plus grand devoir et privilège. Lorsque nous aimons Dieu avec l’amour agape, qui représente l’un des aspects du fruit de l’Esprit, nous aimons également tout ce qui est à lui et tout ce qu’il aime. Nous aimons sa Parole, ses enfants, son œuvre et son Église.

L’amour envers mon prochain – la dimension horizontale. Nous ne saurions aimer notre prochain avec l’amour agape sans Dieu d’abord. C’est l’Esprit Saint produisant le fruit de l’Esprit en nous qui nous rend capable d’accomplir le deuxième grand commandement de la Loi : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lévitique 19 : 18). L’apôtre Jean mit en valeur l’importance de l’amour agape envers nos semblables (1 Jean 4 : 7-8, 12, 20).

L’amour envers-soi-même – la dimension intérieure. Il peut sembler étrange de suggérer que l’amour agape inclut l’amour de soi. Rappelez-vous qu’aimer avec l’amour agape c’est aimer comme Christ a aimé. Vous devez vous voir vous-même comme lui vous voit – c’est-à-dire comme un pécheur sauvé par grâce, comme un être humain fait à son image, créé pour lui rendre grâce. Ce n’est pas un amour égoïste, intéressé, mais un amour qui se donne et qui reconnaît que le plus grand bonheur et accomplissement personnel ne se trouvent qu’au travers de l’obéissance et de la consécration à Jésus- Christ.

La joie

Une joie dont Dieu est la base. Une joie qui vient des choses matérielles, terrestres, mais qui a pour base une relation avec Dieu.

Il s’agit là de bien autre chose qu’un bonheur momentané. La joie comme fruit de l’Esprit est une qualité de gaieté, de plaisir et de contentement qui n’est pas déterminée par les circonstances, mais qui demeure égale dans toutes les situations, bonnes ou mauvaises ; parce que Dieu en est le fondement. Paul écrit merveilleusement cette joie aux Philippiens ch. 4 : 11-12. Le fondement de la joie de Paul était sa relation avec Jésus- Christ.

La paix

Lorsque nous parlons de paix en tant que fruit de l’Esprit, nous ne parlons pas du soulagement momentané apporté par une période de repos au bord d’un lac, ou au bord de la mer, ou même ailleurs. Nous parlons de la paix qui est produite en vous lorsque l’Esprit Saint habite en vous. Vous pouvez expérimenter cette paix dans votre cuisine, dans une chambre d’hôpital, dans un bureau...

La paix véritable provient du Saint-Esprit. Ce fruit apporte l’unité, la tranquilité et, par-dessus tout, un esprit paisible.

La douceur

Ce fruit comprend cinq aspects :

La soumission à faire la volonté de Dieu. C’est dans cette soumission que nous recevons le repos pour nos âmes « Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. » (Matthieu 11 : 29).

L’aptitude à apprendre. C’est faire preuve de modération, de calme et de supporter les autres à cause de l’amour. La douceur n’exclut pas la fermeté. Jésus était humble et doux de cœur, mais il était ferme devant le mal « Ayant un fouet de corde, il les chassa tous hors du temple... » (Jean 2 : 15-16). La douceur est vitale pour la vie du croyant et de l’Eglise.

Former des disciples. Si le salut est l’oeuvre de Dieu, faire des disciples est la responsabilité de l’Eglise. Un esprit doux et paisible attirera davantage un incroyant à Jésus-Christ que celui qui étale ses connaissances et sa supériorité religieuse Paul dit « Mais évite les questions folles et insensées, sachant qu’elle engendre des contestations. Et il ne faut pas que l’esclave du Seigneur conteste, mais qu’il soit doux envers tous. » (2 Timothée 2 : 23-25).

Soutenir un croyant. Si un chrétien est surpris en faute, il doit être corrigé avec douceur, amour et compassion, seul celui qui est rempli du Saint-Esprit peut le faire «Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. » (Galates 6 : 1).

Pour ceux qui possèdent le fruit de la douceur, le Seigneur leur promet qu’ils auront part avec lui dans le royaume qu’il établira sur la terre « Heureux les débonnaires (les humbles), car ils hériteront la terre ! » (Matthieu 5 : 5) « que votre douceur soit connue de tous les hommes... » (Philippiens 4 : 5).

La tempérance

La tempérance (ou maitrise de soi) comme fruit de l’Esprit, c’est savoir faire abstinence des désirs et plaisirs néfastes pour l’homme. Les croyants doivent vivre dans le siècle présent d’une manière sensée « La grâce de Dieu...nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété. » (Tite 2 : 11-12).

La tempérance est une puissance, un contrôle de soi, cela n’est possible que si nous confions nos vies au Saint-Esprit. Voyons ce que dit la Bible sur la tempérance :

Le contrôle de la langue. Il est important pour les chrétiens de maitriser sa langue, une parole mal appropriée peut embraser des discutions (Jacques 3 : 2-12). Le contrôle du désir sexuel. Le Seigneur impose aux chrétiens de demeurer purs sur le plan sexuel « Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification ; c’est que vous vous absteniez de l’impudicité...Car Dieu ne nous a pas appelé à l’impudicité, mais à la sanctification » (1 Thessaloniciens 4 : 3-8).

Le contrôle des habitudes quotidiennes. Paul dit : « Tout est permis, mais tout n’ai pas utile... » (1 Corinthiens 6 : 2-20). Ne pas être vigilant dans nos habitudes mène à dessèchement spirituel « Ne sois pas parmi ceux qui font excès des viandes : Car l’ivrogne et celui qui se livre à des excès s’appauvrissent. » (Proverbes 23 : 20-21)

Le contrôle dans l’utilisation du temps. Les chrétiens doivent avoir une vie équilibrée. Il faut un temps au travail, à l’étude de la Parole, à la prière, au repos, et à la détente (1 Thessaloniciens 5 : 6-8).

Le contrôle de ses pensée. Ne restons pas attristés par les choses du monde, ne pensons pas au mal, mais pensons à ce qui est bien et apportons la consolation autour de nous « Que tout ce qui est vrai, tout ce qui est pur, tout ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées... » (Philippiens 4 : 8-9).

La bénignité

La bénignité (ou bienveillance) ne peut-être dissociée de la bonté, néanmoins elle va un peu plus loin que la bonté. C’est la manifestation de la douceur, de la compassion, de la pureté ... Dieu utilise la bénignité pour guider, pousser, corriger et secouer, afin d’amener à la repentance et de nous manifester sa bonté.

Ce fruit de l’Esprit doit nous permettre d’être serviable dans l’amour et la consécration. La Bible est riche d’exemples comme :

Rahab qui reçut les messagers et les fit partir par un autre chemin. (Josué 2)

La Sunamite qui ne connaît pas Élisée, mais pourvoit à chacun des passages (2 Rois 4 : 8-10).

Les chrétiens qui partagent leurs biens (Actes 2 : 44-45).

La manifestation de bénignité est une preuve de fécondité spirituelle lorsqu’on sert son prochain dans l’amour, portant les fardeaux des uns et des autres. Paul résume l’importance de la bénignité dans Galates 6 : 9-10 « Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable si nous ne nous relâchons pas » Nous moissonnerons à la fois une récompense et la vie éternelle.

La fidélité

La fidélité c’est la foi croissante donnée par l’Esprit Saint qui transmet aux croyants l’intégrité, la sincérité, et la loyauté. La fidélité est nécessaire pour le chrétien dans leur relation avec Dieu, son prochain et lui-même.

La fidélité envers Dieu : C’est la foi vivante, absolue en notre Père dans le respect, l’obéissance et la soumission à sa parole.

La fidélité envers notre prochain : Ce que produit en nous le Saint-Esprit doit être démontré dans nos relations avec ceux qui nous entourent, foyer, famille, amis, relation de travail. Nous devons être loyaux, respirer la confiance, respecter nos engagements accomplir nos vœux.

Les récompenses à la fidélité : Dieu nous fait cette promesse : « Un homme fidèle est comblé de bénédictions » (proverbe 28 : 20). La bénédiction de Dieu ne doit pas être identifiée à la prospérité matérielle ou à l’absence de souffrance dans notre vie. Tout chrétien qui a le fruit de la fidélité dans sa vie recevra l’approbation de Dieu et la vie éternelle. « Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. » (Galates 6 : 7-8).

La patience

La patience (ou persévérance) permet aux chrétiens d’apprendre à attendre devant le Seigneur, en gardant toute espérance, en refusant la défaite tout en conservant son calme. l’auteur du livre aux Hébreux nous invite à affronter nos épreuves avec endurance, nous devons admettre qu’il nous faut les accepter car Dieu les utilise pour nous apprendre à nous soumettre à lui « Supportez le châtiment : c’est comme des fils que Dieu vous traite ; car quel est le fils qu’un père ne châtie pas ? » (Hébreux 12 : 7-11).

Par la patience le croyant :

Portera du fruit « Ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole avec un cœur honnête et bon, la retienne, et portant du fruit avec persévérance. » (Luc 8 : 15). La patience nous donne de ne pas se laisser étouffer par les soucis.

Sauvegardera son âme « Par votre persévérance vous sauverez vos âmes. » (Luc 21 : 19). La patience nous permet d’être dans l’attachement le plus ardent à Christ.

Recevra ce qui lui est promis « Car vous avez besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. » (Hébreux 10 : 36).

Tiendra ferme « prenez mes frères, pour modèles de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Voici, nous disons bienheureux ceux qui ont souffert patiemment. Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda, car le Seigneur est plein de miséricorde et de compassion.» (Jacques 5 : 10-11) Nous devons tenir ferme quel que soient les épreuves que nous avons à supporter, tout en gardant la foi en Dieu.

Si nous permettons au Saint-Esprit d’agir dans nos vies, il formera en nous l’image du Seigneur Jésus.

La bonté

La bonté c’est l’amour sensible qui nous aide à transmettre à notre prochain la compassion de Jésus. Les croyants qui sont remplis de bonté n’ont aucune amertume dans leur vie quotidienne, la douceur et la tendresse se dégagent d’eux. Si nous marchons dans la bonté à l’exemple de christ c’est « Comme une offrande et un sacrifice de bonne odeur. » (Éphésiens 5 : 1-2). Nous devons prendre continuellement comme modèle le Seigneur. Il est miséricordieux, plein de compassion, lent à la colère et toujours prêt à bénir ses enfants « L’Eternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité. » (Exode 34 : 6). Si le fruit de la bonté est en nous , nous devons être prêts à offrir par amour aux perdus le témoignage de l’Evangile.

La bonté est une qualité de pureté lorsque nous sommes animés de ce fruit de l’Esprit nous voyons les autres comme Dieu les voit.

Soyons inspirés par le fruit de l’Esprit et désirer être semblable à notre Seigneur. Tenons-nous dans la prière pour recevoir la plénitude spirituelle et la partager avec ceux qui nous entourent. - René Barrois

(1) « Une vie féconde » Antonio Gilberto da Silva