L'apôtre Pierre
19/03/2017 15:51
L’apôtre Pierre
L'amour de Pierre
« Seigneur tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime. » (Jean 21: 15-17)
Durant toutes les années où il a suivi Jésus, Pierre s’est montré fougueux, bouillant, sûr de lui, peut-être parfois irréfléchi, répondant trop vite à des questions qui le dépassent ; mais il a surtout manifesté un amour remarquable envers son Maître… Personne ne peut mettre en doute qu’il a aimé profondément le Seigneur… et celui-ci en était pleinement conscient !
Alors qu’il pêchait avec son frère André sur la mer de Galilée, Jésus leur demande de le suivre. Ils n’hésitent pas une seconde, ne regardent pas en arrière et lui emboîtent le pas. Pierre dira plus tard : « Nous avons tout quitté et nous t’avons suivi » (Marc 10: 28).
Son amour est profond et c’est en toute sincérité qu’il déclare : « Seigneur, avec toi, je suis prêt à aller et en prison et à la mort » (Luc 22: 33). Au moment où il prononce ces paroles, il ne se rend probablement pas bien compte de ce qu’il affirme ; c’est son amour envers Jésus qui le pousse à les articuler. Il est intimement convaincu qu’il peut tenir cette promesse. Quand Jésus annonce à ses disciples qu’il doit monter à Jérusalem pour y souffrir, être rejeté et mourir, c’est encore son amour qui pousse Pierre à déclarer : «Seigneur, Dieu t’en préserve, cela ne t’arrivera jamais » (Mathieu 16: 22).
Sur la montagne de la transfiguration, il voit son Maître parlant avec Moise et Elie. De manière totalement irréfléchie, il dit : « Il est bon que nous soyons ici ; faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moise et une pour Élie » (Marc 9: 5). Il met son Maître au même niveau que ses interlocuteurs, certes ; mais il veut prendre soin de celui qu’il aime et prolonger ce moment exceptionnel avec lui.
Dans la nuit de Gethsémané, une troupe belliqueuse vient pour s’emparer de Jésus ; c’est encore Pierre « qui avait une épée, la tira, frappa l’esclave du souverain sacrificateur et lui coupa l’oreille droite » (Jean 18: 10). Il montre alors sa fougue, sa détermination, son courage et aussi son amour envers son Maître : il veut le protéger, ne comprenant pas que Jésus n’avait besoin d’aucune protection et que toutes choses devaient s’accomplir.
Il était irréfléchi, trop sûr de lui, trop impétueux, peut-être, mais il fait preuve d’un très grand amour pour le Seigneur !…
La chute de Pierre
« Même s’il me faut mourir avec toi, je ne te renierai pas. » Marc 14: 31
« Je ne connais pas cet homme dont vous parlez.» Marc 14: 71
Pourtant, un jour, il l’a renié ! Pour en arriver là, il a dû descendre successivement plusieurs marches ! Suivons-le en Marc 14.
v. 29 : Quand Jésus dit à ses disciples qu’ils seraient scandalisés par ce qui allait lui arriver, Pierre répond un peu vite : « Même si tous étaient scandalisés, je ne le serais pas moi » manifestant ainsi présomption et mépris des autres.
v. 31 : « Même s’il me faut mourir avec toi, je ne te renierai pas ». Il fait alors preuve d’une assurance extrême, alors qu’il avait été prévenu : « Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant » (Jean 13: 36).
v. 37 : « Simon, tu dors ». Jésus qui s’était éloigné de ses disciples pour prier les retrouve endormis ; Pierre s’est assoupi par manque de vigilance, il n’a pas pu même vaincre le sommeil ! Cela montre qu’il n’a pas conscience de ses faibles limites.
v. 54 : Des soldats viennent arrêter Jésus ; « Pierre le suivit de loin ». Il montre ainsi son attachement au Seigneur, mais aussi sa crainte, alors qu’il avait entendu : « Celui qui aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de l’Homme aura honte de lui » (Luc 9: 26). Puis il se trouve « assis avec les gardes » pour profiter de la chaleur du feu et, sans doute, des dernières informations.
v. 68-69 : Reconnu par une servante, une peur panique s’empare de lui ; il nie par deux fois être compagnon de Jésus ; c’est l’angoisse due à ce que de nos jours on nomme la « pression de l’entourage ».
v. 71 : « Je ne connais pas cet homme ». Pierre avait montré de la témérité, de la hardiesse, ici témérité et hardiesse se manifestent contre Jésus, c’est le point où il s’est effondré !
Quand il réalise ce qu’il vient de dire, « il se mit à pleurer »(v. 72) ; ce sont des pleurs de repentance, première étape avant la restauration quelques jours plus tard (Jean 21: 15-23).
L’exemple de l’effondrement de Pierre nous met tous en garde : ne comptons pas sur nos propres capacités ; dès que la chute s’amorce, nous ne pouvons l’enrayer seul. Mais à chaque marche le Maître peut la stopper, puis nous montrer son amour et son pardon.
La restauration de Pierre
« Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon. » (Luc 24: 34)
« Fais paître mes agneaux… Sois berger de mes brebis… Fais paître mes brebis. » (Jean 21: 15-17)
Nous l’avons vu avant-hier et hier : Pierre aimait son Maître et pourtant il est allé jusqu’à le renier publiquement. Il a alors pleuré amèrement, pensant sans doute : « Je ne suis pas digne de Jésus, je l’ai trahi, je ne mérite plus d’être son disciple ; peut-être que le Maître ne me pardonnera jamais ».
Néanmoins quand Marie de Magdala annonce : (Jean 20. 2), il part en courant vers le tombeau, constate qu’il est vide. Mais Jésus ne peut pas laisser son disciple seul face à ses questions ; il le rencontre en tête à tête. Nous ne savons rien de cette entrevue sinon ce que rapporte le premier verset du jour. Il est des expériences profondes qui se passent dans la plus stricte intimité entre le racheté et son Seigneur. Voilà un secret qui demeure entre Jésus et Pierre ! Cette restauration de la communion est suffisante pour que Pierre soit avec les disciples assemblés et « remplis de joie quand ils virent le Seigneur » (Jean 20. 20). Après cette rencontre qui restaure la relation personnelle, il en faudra une autre pour restaurer Pierre publiquement dans le service.
Quelques jours plus tard, désœuvré, Pierre tente de reprendre son ancien métier : «Je m’en vais pêcher » (Jean 21: 3). Lorsqu’ils rentrent après une nuit de pêche infructueuse, c’est Jean qui le premier reconnaît Jésus, mais c’est Pierre qui se jette à l’eau pour être plus vite auprès de lui. Que de souvenirs doivent étreindre son cœur ! C’était près d’un feu qu’il avait renié son Maître, c’est près d’un autre feu qu’il va être pleinement restauré. Trois fois il avait renié Jésus, par trois fois Jésus lui pose la question « m’aimes- tu ? » On pourrait dire que la boucle est bouclée ! C’en est fini du Pierre bouillant, irréfléchi, présomptueux ; son cœur se laisse sonder par le Maître et il s’abandonne à sa grâce infinie. Jésus termine cet entretien mémorable par cette parole qui s’adresse aussi à tout racheté : « Toi, suis-moi »(Jean 21: 22).
La restauration est complète, absolue. Pierre va devenir le grand apôtre qui pourra recommander à la fin de sa vie : « Croissez dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » (2 Pierre 3: 18).
Pierre et les miracles
“ On apportait les infirmes dehors dans les rues : on les mettait sur de petits lits et sur des brancards, afin que, quand Pierre viendrait, au moins son ombre passe sur l’un d’eux. Et ils étaient tous guéris. ” (Actes 5: 15-16)
Pierre avait suivi Jésus depuis les débuts de son ministère en Galilée. À Cana, il l’avait vu changer de l’eau en vin lors du premier miracle. Il avait observé les paralytiques marcher, les aveugles voir, les démoniaques être délivrés. Il avait même été témoin de la résurrection de la fille de Jaïrus. Il avait distribué les pains et les poissons multipliés par Jésus au point de nourrir plus de 5 000 personnes.
Lui-même avait été envoyé par Jésus avec "puissance et autorité sur tous les démons, et le pouvoir de guérir les maladies” (Luc 9: 1). Tout excité, il était revenu vers le Maître pour lui raconter tout ce qu’il avait fait.
Plus tard, Pierre a été revêtu de la “puissance d’en-haut” (le Saint Esprit qui était descendu sur ses amis et sur lui le jour de la Pentecôte) et il a poursuivi le ministère de son Seigneur à Jérusalem et en Judée. Et le premier des apôtres a continué à opérer des miracles, plus spectaculaires encore qu’avant : il n’avait même pas besoin de toucher les malades : son ombre suffisait à guérir ! Lui aussi a ressuscité une femme, la pieuse Dorcas.
À la fin de sa vie, l’apôtre écrit deux lettres, son testament spirituel. Il y résume ce qu’il estime important de laisser à ses amis chrétiens (2 Pierre 1: 12-15). Nous nous attendrions à trouver dans ses écrits des instructions claires sur les guérisons, les miracles, les exorcismes… N’aurait-il pas été le mieux placé pour en donner ? Mais — ô surprise ! — nous ne trouvons aucune exhortation à opérer des signes spectaculaires, pas le moindre verset pour encourager à demander la guérison de toute maladie, pas la plus petite allusion aux prodiges que lui-même avait faits ! Au contraire, Pierre parle beaucoup dans ses lettres de souffrance patiemment supportée, d’endurance dans l’épreuve… Il exhorte à espérer dans la délivrance, mais au retour du Seigneur ; il recommande une bonne conduite au sein même des difficultés, qu’elles soient au travail, dans l’église, dans la société, dans le couple…
La toute-puissance de Dieu reste la même aujourd’hui. Mais ce silence des lettres de Pierre devrait sérieusement faire réfléchir tous ceux qui insistent aujourd’hui sur les ministères de guérison ou de délivrance…
(Plaire au Seigneur) Transmis par René Barrois
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