Ayez foi en Dieu

 

Ayez foi en Dieu

 

Lecture : Marc 11 : 1-26

 

Le chapitre 11 de l’Évangile de Marc met en évidence l'autorité de Jésus, à l'occasion de trois circonstances qui nous donnent trois raisons d'avoir foi en Dieu.

 

C'est d'abord (v. 10) l'envoi de deux disciples au village voisin pour aller chercher l'ânon dont Jésus a besoin pour entrer à Jérusalem. Il se passe cette chose étonnante: lorsqu'on demande aux disciples qui détachent l'ânon: "Pourquoi faites-vous cela?" et qu'ils répondent, comme Jésus le leur a dit: "Le Seigneur en a besoin", cela suffit pour qu'aussitôt on les laisse aller! Il est clair que l'autorité personnelle de Jésus, même par personnes interposées, a eu une influence déterminante, et que les gens qui auraient pu s'opposer à cet acte ont été subjugués et n'ont pas résisté à la demande du Seigneur. Cette autorité personnelle de Jésus n'est d'ailleurs pas usurpée. Dieu l'a mise en évidence en le ressuscitant des morts, et l'apôtre Pierre l'a déclaré solennellement le jour de la Pentecôte: "Que toute la maison d'Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié." (Actes 2 : 36)

 

Les gens de ce village proche de Jérusalem ont donc répondu sans hésiter à l'exigence de Jésus. Il avait besoin de cet ânon pour entrer triomphalement à Jérusalem, pour être honoré et pour que son règne soit annoncé à tous: "Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Béni soit le règne qui vient..." (v. 10) Jésus a besoin de notre foi et il nous la demande: "Ayez foi en Dieu." Et n'est-il pas Dieu ? La foi des hommes n'est rien en elle-même et ne peut rien par elle-même. Elle est petite et faible, comme cet ânon. Mais lorsqu'elle est donnée à Jésus, elle prend toute sa valeur et montre sa nécessité. Comme cet ânon servit de monture à Jésus, la foi de l'homme sert de support à Jésus pour se faire connaître encore aujourd'hui parmi les hommes. "Comment croiront-ils en Celui dont ils n'ont pas entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler, s'il n'y a personne qui prêche?" écrivait Paul aux Romains (10 : 14).

 

Quand des hommes et des femmes se laissent convaincre par Jésus et subjuguer par sa personne, alors leur foi agissante fait connaître au monde celui à qui ils obéissent.

 

La deuxième circonstance qui nous donne une autre raison d'avoir foi en Dieu est celle du dessèchement du figuier stérile. Ce figuier aurait dû porter des fruits, mais il n'avait que des feuilles. Prenant alors la parole, Jésus lui dit: "Que jamais personne ne mange de ton fruit! Et ses disciples l'entendirent." (v. 14) Le lendemain, ils virent que le figuier était sec jusqu'aux racines. "Ils s'en étonnèrent" (Matthieu 21 : 20) au lieu de s'émerveiller de l'autorité et de la puissance de la parole de Dieu. C'est pourquoi Jésus leur dit: "Ayez foi en Dieu", c'est-à-dire: Chassez l'incrédulité naturelle de vos coeurs, croyez que ce que Dieu dit, il le fait! Et Jésus ajoute: "C'est pourquoi je vous dis: Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l'avez reçu, et vous le verrez s'accomplir." (v. 24)

 

Cette foi en Dieu, et plus précisément en sa Parole, doit donc être employée dans un but précis : l'accomplissement des œuvres ordonnées par Dieu. Deux d'entre elles sont citées dans ce passage sous forme imagée: un figuier stérile desséché, une montagne enlevée. Cette dernière image se retrouve dans les versets 3 à 5 d'Esaïe 40 : "Préparez au désert le chemin de l’Éternel, aplanissez dans les lieux arides une route pour notre Dieu. Que toute vallée soit exhaussée, que toute montagne et toute colline soient abaissées! Que les coteaux se changent en plaines, et les défilés étroits en vallons! Alors la gloire de l’Éternel sera révélée, et au même instant toute chair la verra..." Le Nouveau Testament déclare que le proclamateur de ce message fut Jean-Baptiste qui avait pour rôle de "préparer au Seigneur un peuple bien disposé" (Luc 1 : 17).

Voilà donc cette œuvre que Dieu veut accomplir: ôter la montagne de péché qui sépare l'homme de Dieu; et voilà où la foi en Dieu est nécessaire: "Si quelqu'un dit à cette montagne: Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, et s'il ne doute point en son coeur, mais croit que ce qu'il dit arrive, il le verra s'accomplir." (v. 23)

Quant au figuier qui ne portait que des feuilles et pas de fruit, et par conséquent ne répondait pas à sa vocation, il fut desséché d'un jour à l'autre par l'autorité de la parole de Dieu. Ce que Dieu veut, c'est que le croyant porte du fruit spirituel. Il veut par conséquent dessécher et faire disparaître de sa vie tout formalisme, toute apparence de piété, tout pharisaïsme. A nous de le désirer également, croyant fermement que ce que Dieu dit, il peut aussi l'accomplir ! Car pour la vie nouvelle donnée d'en haut, il faut une plante nouvelle qui portera des fruits à la gloire de Dieu.

 

Dans les v. 15 à 17, nous trouvons Jésus dans le temple de Jérusalem, manifestant son zèle et son respect de la volonté de Dieu. Pour Jésus, il n'y a jamais eu une ombre de remise en question de la volonté divine exprimée par les Ecritures. "Il enseignait et disait: N'est-il pas écrit: Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations?" (v. 17) Pour Jésus, il n'y a jamais eu un instant d'hésitation pour faire la volonté de Dieu. Lorsque Jésus annonça qu'il devait être crucifié, il dit à ceux qui l'écoutaient : "C'est pour cela que je suis venu jusqu'à cette heure." (Jean 12 : 27) Puis à celui qui cherchait à le défendre au moment où il fut livré : "Comment donc s'accompliraient les Ecritures, d'après lesquelles il doit en être ainsi?" (Matthieu 26:54)

 

Il nous exhorte, nous aussi, êtres humains, à faire la volonté de Dieu, par ces mots: "Ayez foi en Dieu." Car c'est bien là le secret pour faire sa volonté, c'est d'être mû par la confiance et l'attachement du coeur à Dieu. Quand le coeur est donné, Jésus y insuffle son Esprit de Fils, dévoué à son Père. "Parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos coeurs l'Esprit de son Fils, lequel crie: Abba! Père!" (Galates 4 : 6)

 

Dans le passage qui nous occupe, Jésus a fait respecter la volonté de Dieu dans le temple de Jérusalem pour qu'il soit ce qu'il devait être, une maison de prière. C'est dans tout l'être régénéré, devenu le temple du Saint-Esprit, que la volonté de Dieu doit être faite. Dans le temple de Jérusalem, les hommes servaient leurs propres intérêts au lieu de servir les intérêts de Dieu ; c'est pourquoi Jésus les a chassés sans ménagement. La foi en Dieu implique cela en premier lieu, pour qu'alors dans cette vie chrétienne purifiée, la communion de pensée et de sentiments avec Dieu s'établisse et règne. Cette vie chrétienne, sanctuaire de Dieu, sera une "maison de prière" car la prière est certainement l'expression la plus parfaite de l'harmonie complète avec Dieu, cette harmonie qui a pour corollaire l'harmonie avec les autres: "Lorsque vous êtes debout faisant votre prière, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi vos offenses." (v. 25)

"Ayez foi en Dieu." Que cette demande pressante de Jésus nous pousse à faire pleinement sa volonté, nous fasse rejeter toute incrédulité pour nous laisser saisir par l'autorité et la puissance de sa Parole, et que nous ne le fassions pas attendre, car Jésus a besoin de notre foi pour se faire connaître au monde. - Jean Espérandieu