L'ivraie et le bon grain

08/11/2017 10:42

L’ivraie et le bon grain

 

Lecture : Matthieu 13 : 24-30

 

    Voici quelques années, un responsable scout raccompagnait un jeune garçon chez lui après les activités de découverte de la nature. Il l’entendit alors se parler en lui-même, résigné : « J’m’en fous. Moi, j’ai plein de souvenirs dans ma tête...»

    Il venait de vivre la séparation de ses parents, la vente de la maison à la campagne avec ses terrains de jeu pour rejoindre un appartement en ville...

    Le bonheur semblait déjà derrière lui, petit bonhomme d’une dizaine d’années, qui se rassurait en pensant à ce qui pouvait lui être ôté : le souvenir de temps heureux.

    Ce monde est dur pour les petits, les plus faibles , les enfants. Que de souffrances sur cette terre !

    Que de foyers brisés pour diverses raisons, l’adultère, l’alcool, la méchanceté, les ambitions, la rancune, la jalousie, la convoitise...ou l’égoïsme !

    Monde où la violence gagne, où le désir de jouissances à tout prix pousse beaucoup d’êtres humains à quitter les voies du bon sens, de la dignité, du respect de soi et des autres. Règnent alors le cynisme, la démagogie, l’exploitation : enfants agressés, abandonnés, pauvres de tous âges, vieillards malades, opprimés, humains traités comme des objets dont on se sert at que l’on jette ensuite...guerres, tueries, persécutions...

    Nous pouvons reprendre la phrase de la parabole : «C’est un ennemi qui a fait cela» (Matthieu 13 : 28).

    Au commencement il n’en était pas ainsi. Le monde créé par Dieu était lumière, harmonie, communion. Mais l’ennemi, le destructeur a semé l’ivraie dans les cœurs, et la terrible moisson ne s’est pas fait attendre.

    C’est le sens de la parabole de l’ivraie. Cette plante graminée que l’on trouve souvent dans les cultures, envahit les champs et compromet les récoltes, semant ses graines toxiques.

    C’est un ennemi qui l’a semée : Satan. Il sait son temps compté et agit, relayé par des hommes et des femmes pleins de mauvais sentiments, de mauvaises motivations. L’histoire permet de mesurer l’étendue du mal au cours es siècles, les espoir d’un monde meilleur qui s’achève si souvent dans des tragédies... Mais la Bible nous dit que Christ est venu, que Dieu a donné son Fils unique « afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3 : 16).

    Il est venu détruire la puissance de l’Adversaire, affranchir ceux qui étaient esclaves, délivrer ceux qui étaient prisonniers, appeler à la vie éternelle tous ceux qui veulent entendre. Mais chacun demeure libre jusqu’aux ultimes conséquences de ses choix et de ses actes.

    Le Seigneur Jésus est venu et tout peut changer dans la vie de chacun.

    Ceux qui sont au Christ dans ce monde perdu sont signes d’une autre réalité, d’une espérance que rien ne peut détruire, jusqu’à la mort.

    L’ivraie a été semée et elle surgit là où la moisson de blé se préparait. Elle finit par étouffer de nombreuse bonnes plantes et répand ses mauvaises graines. Elle s’étend dans ce monde et le combat est rude.

    L’ivraie est tenace, elle est l’image des sentiments bas, mesquins, charnels, des pensées orgueilleuses, mensongères ou calomniatrices, méchantes, douteuses et qui diffusent le mal alentour, tous ces acte et comportements hypothèquants les autres.

Ses racines sont bien cachées dans la terre, comme celles des mauvaises herbes, et elle occupe indûment la place, produisant des fruits toxiques au lieu du bon grains escompté.

    Elle n’a pas besoin d’être cultivée. Elle pousse seule, rapidement, devient forte et s’étend. Ainsi les mauvais sentiments du cœur qui ne sont pas arrachés prolifèrent. Tout jardinier sait qu’il faut entretenir le jardin et ôter toutes les racines des mauvaise herbes, de peur qu’elle ne repoussent.

    L’ivraie ne se trouve pas seulement, comme on voudrait le croire, dans le cœur des païens, mais hélas aussi dans le cœur de bien des chrétiens qui fréquentent les églises.

Jésus disait aux religieux hypocrites, qui se vantaient de leur foi et de leur religion : Vous n’avez pas pour père Abraham comme vous le dites car vous ne lui ressemblez pas, vous ne pratiquez pas ses œuvres. Mais vous avez pour père le diable, car vous faites ses œuvres, lui le menteur depuis le commencement (Jean 8 : 41-44).

    Pour la question se pose de savoir qui règne dans notre cœur, dans notre vie.

    Il ne s’agit pas de répondre trop vite, mais ainsi que nous l’a enseigné le Christ, de reconnaître les fruits prtés (Matthieu 12 : 33). : la réalité de la foi, de la pété des personnes se mesure à ce qu’ils vivent et non à ce qu’ils disent, ou à leur apparence religieuse.

    Il est possible de se tromper soi-même par de faux raisonnements ainsi que l’explique Jacques ch 1 : 22, de demeurer dans un contentement de soi qui refuse de voir clair, mais on ne trompe jamais Dieu.

    Analysons notre manière de vivre, d’agir, de réagir, de parler, examinons les sentiments qui animent nos cœurs.

  Y trouvons-nous hypocrisie, dissimulation, mensonge, fausseté, ou lumière, vérité et droiture ? Nous laissons-nous gagner par la rancune, l’égoïste, la méchanceté, l’animosité, la jalousie ou nos cœurs sont-ils remplis de gentillesse et de joie de voir les autres heureux ?

    Fermons-nous la porte à la légèreté , l’impureté, la faiblesse, au laxisme, à la paresse,la lâcheté, la compromissions, pour laisser place à la pureté, la fidélité, au zèle, à la fermeté, la maîtrise de soi ?

    Orgueil, désir de supplanter, arrogance,prétention et vanité, désir de se mettre en avant, course au matérialisme et soif de possession trouvent-ils accès dans nos cœurs ? Ou au contraire y règne-t-il simplicité, modestie, écoute des autres, désintéressement, tout comme l’humilité souligné dans la première des béatitudes : « Heureux ceux qui se savent petits, le royaume des cieux est à eux. » (Matthieu 5 : 3).

    Que dit l’Évangile ? Que vivons-nous ? Une religion terrestre ou l’amour du Christ ?

    Marchons-nous sur le chemin ascendant vers plus de bonté, de sainteté, ou descendant suivant la nature du cœur humain qui laisse se développer l’ivraie, le péché ?

    Pour celui qui vient au Christ, toutes choses deviennent nouvelles. Il reçoit le pardon, la libération, une nouvelle naissance pour une nouvelle vie rayonnante.

    Il connaîtra bien des combats et des tentations car nous vivons dans un monde contraire où l’adversaire agit et bien des hommes et femmes sont des semeurs d’ivraie, tant il est vrai qu’il est si facile de se laisser aller à ses instincts les plus bas plutôt que de veiller à sa conduite. Combien deviennent alors esclaves de leurs passions et terminent tristement leur vie.

    Les enfants, les adolescent et les jeunes sont particulièrement influençables. C’est pourquoi il faut veiller sur eux, sur leurs fréquentations, leurs lectures, et ce jusque dans les écoles et ailleurs. La réalité est bien sombre, qu’elle ait nom drogue ou autre voie de fausse liberté dont ils ne sauront peur-être pas se garder. Sous couvert de « découverte », poussés par leurs sens exacerbés, ils seront à la merci de prédateurs cyniques et démagogues. Les parents demeurent responsables de l’éducation de leurs enfants, et ont charge de les mettre en garde, de les éclairer sur les chemins qui leur sont proposés, même si aujourd’hui, d’autres voudraient interférer.

Les semeurs d’ivraie ont toujours existé jusque dans les églises et la Bible s’en fait l’écho rappelant la conduite des nicolaïtes (Apocalypse 2 : 15), d’Ananias et de Saphira entre autres.

    Combien il nous faut être vigilant !

    « Veille sur ton cœur plus que sur toute autre chose, car en lui sont les sources de la vie » (Proverbe 4 : 23).

    Le Christ appelle, laissant chacun libre : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive. » (Matthieu 16 : 24).

    L’Éternel déclare : « je mets devant toi deux chemins, le chemin de la vie et le chemin de la mort. Choisis la vie afin que tu vives ! » (Deutéronome 30 : 19).

    Le choix est décisif, et le bilan que nous dresserons à la fin de notre vie en dépend.

    La parabole du semeur (Matthieu 13 : 1-23) nous rappelle aussi que nous sommes libres de nos décisions, mais que la récolte en sera la conséquence.

    Sommes-nous la bonne terre dont nous parle la parabole ? Qu’en est-il de tout ce qui dépend de nous, dans nos famille, notre entourage, notre église ? Quel est le rayonnement de notre existence ?

    Si nous sommes habités par la haine du péché et si nous recherchons ce qui est juste, sain et bon, alors la lumière, la grâce et la force nous sont données.

    Mais si nous nous rendons compte que nous avons choisi une voie mauvaise, tel le fis prodigue de la parabole (Luc 15 : 11-24), il est encore temps de revenir à Dieu pour recevoir le pardon qu’il accorde en Jésus-Christ.

    Des hommes tels que Job, Moïse, Paul ont accepté de se voir tels qu’ils étaient et l’oeuvre de Dieu a pu se réaliser dans leur vie, les transformant.

    Le regard de Dieu s’arrête sur chaque être humain. Voit-t-il une vie de marche ascendante telle que la décrit le Psaume 84 ? « Le juste...sa force augmente pendant la marche...il se présente devant Dieu à Sion... »

    La grâce de Dieu est donnée à ceux qui la lui demande. (Prédication du pasteur Yvon Charles transmis par René Barrois)

 

 

 

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