Prière d'Habakuk

 

La prière d’Habakuk

 

Ô Éternel, j’ai entendu ce que tu as déclaré, et j’ai eu peur. Éternel, ravive ton œuvre au milieu des années […] fais-la connaître. Dans la colère, souviens-toi de la miséricorde!” (Habakuk 3 : 2)

 

Ce verset est extrait de la prière du prophète qui fait suite aux précédentes déclarations de Dieu qui reproche au peuple ses idoles, sa violence, son orgueil, ses manipulations, son injustice, ses vols… Habakuk y exprime son découragement devant l’état d’Israël. Il interpelle Dieu : “Pourquoi me fais-tu voir l’iniquité, et contemples-tu l’oppression?” (1 : 3). Dieu lui répond alors qu’il va juger son peuple pour son mauvais état en faisant intervenir une puissance voisine, Babylone, connue pour sa cruauté. Le prophète est décontenancé : “Pourquoi […] gardes-tu le silence quand le méchant engloutit celui qui est plus juste que lui?” (1 : 13). Le prophète finit par s’incliner devant la souveraineté de l’Éternel et lui exprime cette prière. L’Éternel auquel il s’adresse est bien celui qui s’est révélé à Moïse en prenant connaissance de la misère de son peuple pour le délivrer (Exode 3 : 7). Aussi, peut-il bien faire appel à sa miséricorde. Il se souvient ensuite de la manifestation divine au Sinaï en évoquant ces lieux précis de “Théman” et “Paran” (Habakuk 3 : 3). Il évoque également plusieurs interventions de Dieu sur la nature : les rivières et la mer changées aux versets 8 et 15. C’est une allusion aux plaies d’Égypte par lesquelles Dieu a délivré son peuple (Exode 7 : 19 ; 14 : 21). Le souvenir de ces délivrances ne l’empêche pourtant pas d’éprouver une très profonde crainte : “Sans bouger je frémis d’attendre le jour de la détresse” (Habakuk 3 : 16, Colombe). Habakuk a en effet conscience des terribles moments que le peuple devra connaître dans son pays, lorsque la nourriture et la prospérité auront disparu (v. 17). Ainsi, les grandes délivrances rappelées dans cette prière encouragent le prophète au milieu de la misère qu’il constate. Il peut dire, malgré sa crainte du jugement de Dieu: “Mais moi, je me réjouirai en l’Éternel, et m’égayerai dans le Dieu de mon salut” (v. 18). Il profite alors, comme à nouveau, de cette relation personnelle avec celui qu’il a appris à connaître. Rien ne l’empêchera de se réjouir. L’expérience de ce prophète nous encourage et nous montre comment nous pouvons réagir face à des circonstances susceptibles d’ébranler notre foi : se rappeler les délivrances que nous avons vécues et les moments privilégiés de nos relations avec Jésus. - Plaire au Seigneur