5-8) La Sainte Cène

1) introduction

Il est à craindre que le formalisme de la chrétienté, ait laissé subsister un certain flou dans la pensée des enfants de Dieu qui se réunissent au nom de Jésus au sujet de la Sainte Cène. Il est donc important de chercher dans les Saintes Écritures ce que le Seigneur avait en vue en instituant ce mémorial de sa personne et de sa mort.

Cette étude a pour but de rappeler la valeur de la Sainte Cène à la lumière de la Parole de Dieu.

 

 

5-8) La Sainte Cène

 

2. Les passages bibliques qui en parlent :

« Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain, et, le rompit, et le donna aux disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe ; il la donna, en disant : Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où j’en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. » (Matthieu 26 : 26-29 ; Marc 14 : 22-25 ; Luc 22 : 17-20)« Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné ; c’est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain et, après avoir rendu grâce, le rompit, et dit : Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez » (1 Cor. 11 : 23-34).

L’Évangile de Jean ne mentionne pas la Cène, même si certains pensent que Jésus y fait allusion « Je suis le pain de vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde […] Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang vous n’avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour… » (Jean 6 : 51, 53-56).

 

3. Les noms de la Sainte Cène

 

L’eucharistie, d’un mot grec qui signifie « rendre grâce ». Ce mot se trouve dans 1 Corinthiens 11 : 24 « après avoir rendu grâce, le rompit »

L’eulogia, mot grec signifiant « bénédiction » Ce mot est tiré de 1 Corinthiens 10 : 16 où Paul parle de « la coupe de bénédiction »

La communion, Ce nom, lui vient de 1 Corinthiens 10 : 16 où Paul parle de « la communion au sang de Christ »

 

4. Les différentes options concernant la Cène

 

La transsubstantiation : Selon la doctrine catholique romaine il s’agit d’un sacrement. Le pain et le vin deviennent miraculeusement corps et sang de Christ au moment où le prêtre consacre les éléments, même s’ils conservent leur apparence de forme et de goût. Celui qui prend le pain et boit la coupe mange littéralement la chair et boit le sang de Christ. Inutile de dire que cette présentation n’a aucun appui scripturaire. Au contraire, elle est vivement objectée par la lettre aux Hébreux,

 

« Mais lui, parce qu’il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui n’est pas transmissible. C’est aussi pour cela qu’il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur. Il nous convenait, en effet, d’avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheur, et plus élevé que les cieux, qui n’a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, car ceci, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même. »

« Et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle…Car Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait de main d’homme en imitant du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu. Et ce n’est pas pour s’offrir plusieurs fois qu’il y est entré, comme le souverain sacrificateur entre chaque année dans le sanctuaire avec du sang étranger…de même Christ, qui s’est offert une seule fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra sans péché une seconde fois à ceux qui l’attendent pour leur salut. » (Hébreux 9 : 12, 24-25, 28 ; Hébreux 7 : 24-27).

« Et tandis que tout sacrificateur fait chaque jour le service et offre souvent le même sacrifice, qui ne peuvent jamais ôter les péchés, lui (Jésus), après offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu » (Hébreux 10 : 11-12).

 

La consubstantiation : Pour Martin Luther (1483 - 1546), initiateur de la Réforme enseigne que dans l’acte sacramental, le communiant reçoit le vrai corps et le vrai sang de Christ « dans, avec et sous » le pain et le vin. Cette conception est moins fausse que la précédente, mais elle ne peut s’appuyer sur l’Écriture.

Le symbolisme : Pour Ulrich Zwingli (1484 - 1531), réformateur Suisse, dont le souci fut de ne rien conserver qui ne se trouve sa justification dans la Bible. La Bible présente la Cène comme un mémorial dans lequel le pain et le vin sont des symboles qui aident le croyant à se souvenir de la première venue de Christ et à attendre son retour cette pratique est la seul qui soit sensée « et après avoir rendu grâce, le rompit, et dit : Ceci est mon corps, qui

est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu‘à son retour. » (1 Corinthiens 11 : 24-26).

 

5. Le parallèle entre la Cène et la Pâque de l’Ancien Testament

 

L’agneau pascal, dont le sang aspergé sur les montants et le linteau des portes sauva les Israélites de la dixième plaie, est évidemment un type merveilleux.

« Le sang vous servira de signe sur les maisons où vous serez ; je verrai le sang, je passerai au-dessus de vous, et il n’y aura pas sur vous de fléau destructeur, quand je frapperai le pays d’Égypte. » (Exode 12 : 13).

« Et cette nuit-là, ils en mangeront la chair rôtie au feu ; ils la mangeront avec des pains sans levain et des herbes amères.» (Exode 12 : 8).

« Et lorsque vos fils vous diront : Que signifie pour vous ce rite ? Vous répondrez : C’est le sacrifice de la Pâque en l’honneur de l’Éternel, qui a passé pardessus les maisons des Israélites en Égypte, lorsqu’il frappa les Égyptiens et qu’il préserva nos maison. Le peuple s’inclina et se prosterna. » (Ex. 12 : 26-27).

L’agneau de la Pâque dont le sang est versé et le pain sans levain nous parlent du sacrifice de Jésus, de son sang versé, et de la pureté de sa personne (le levain symbolisant le péché).

Il en est de même du repas symbolique de la Cène, le pain doit être pris sans levain pour nous rappeler la pureté de celui qui fut brisé pour racheté (au moment de la pâque où Jésus institua la Cène tout levain devait avoir été enlevé des maisons conformément à la Loi de Dieu, le pain qu’il utilisa était donc sans levain). Dans le même esprit, le fruit de la vigne est pris non fermenté (de la levure étant ajoutée dans le processus de la vinification, voir Larousse Encyclopédique).

Dans le Nouveau Testament, Paul nous trace ce parallèle, nous invitant à la pureté :

« Purifiez-vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de perfidie et de méchanceté, mais avec le pain sans levain de la sincérité et de la vérité. » (1 Corinthiens 5 : 7-8).

 

6. Le but de la Cène

 

Celui qui participe à la table du Seigneur est invité à regarder dans trois directions :

a) En arrière : « Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. » (1 Corinthiens 11 : 26).

b) En lui-même « Que chacun donc s’examine soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe. » (1Corinthiens 11 : 28) Au moment de partager le pain et le vin je suis prêt car je me suis préparé.

c) Vers l’avenir : « jusqu’à ce qu’il vienne. » (1 Corinthiens 11 : 26) Jésus a promis qu’il reviendra et nous le croyons ; nous le proclamons… jusqu’à ce qu’il vienne ! La Sainte Cène est pour l ‘Église le lien entre ses deux venues : le monument de l’une et le gage de l’autre !

La cène a donc une portée historique, personnelle et prophétique. Elle évoque la croix, la conscience et la couronne.

 

7. Les invités à la cène.

 

Qui a le droit de participer à la Cène ? Uniquement les croyants. A l’époque des débuts de l’église, tous les croyants passaient par le baptême qui est administré uniquement par immersion. Ces mêmes croyants étaient reçus dans leur église locale.

La table du Seigneur est donc administrée sous l’autorité des églises locales : réservée à des disciples de Jésus, nés de nouveau, baptisés par immersion et soumis à la foi des apôtres révélée dans les Écritures.

 

8. Les conditions de la participation à la Cène

Les incroyants ne pouvaient s’approcher de la table du Seigneur et ceux rendus coupables de péchés sans s’être mis en règle.

Jean, qui fut témoin de l’institution de la Cène, donne deux précieux conseils valables pour deux catégories de personnes : Jean 3 : 16 (pour les perdus) et 1 Jean 1 : 9 (pour les impurs, c’est-à-dire les chrétiens en état de péché).

 

9. Les sanctions qui frappaient les personnes coupables

 

Certaines personnes étaient coupables de prendre la Cène indignement.

« Car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même. C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup de malades et d’infirmes, et qu’un assez grand nombre sont décédés. » (1 Corinthiens 11 : 29-30).

 

Plusieurs mots méritent une explication.

Sans discerner. D’autres traductions disent : ‘indignement‘. Il s’agit d’un adverbe et non d’un adjectif. Ce ne sont pas les personnes qui sont indignent, mais la manière dont elles célèbrent la Cène.

Jugement. Ce mot, utilisé également dans Romains 11 : 33 ; 1 Pierre 4 : 17 et Apocalypse 20 : 4, désigne une sanction qui peut se manifester de deux manières : la maladie physique (Romains 11 : 30) et la mort physique (« endormis » ou « décédés »). Le mot grec traduit ici par « décédés » est koimao ; il désigne le sommeil de la mort physique (Jean 11 : 11-12 ; Actes 7 : 60 ; 1 Corinthiens 15 : 6, 18, 20, 51).

Les Corinthiens prenaient la Cène de façon indigne et égoïste. Les riches se nourrissaient et s’enivraient, tandis que les plus pauvres repartaient affamés.

Lors de l’institution de la Cène par Jésus dans la chambre haute, plusieurs choses se sont produites, qui auraient pu être rappelées. Mais Paul se contente d’évoquer la trahison de Judas « La nuit où il fut livré », comme pour avertir les Corinthiens qu’ils sont sur le point de commettre le même crime (I Corinthiens 11 : 23). Remarquons ici Paul ne condamne pas le fait que les chrétiens prennent un repas ensemble dans l’Église. Il limite cependant la Cène au seul partage du pain et de la coupe (1 Corinthiens 11 : 22)

Les croyants doivent d’être vigilant, car l’ennemi (Satan) cherche à enlever aux chrétiens la réalité de cette bénédiction qu’est la Sainte Cène.

 

10. La fréquence

 

Certaines églises la pratique tous les trois mois et font précéder cette cérémonie d’une préparation dans la semaine qui précède le dimanche de la Cène.

D’autres prennent la Cène tous les mois, voire toutes les semaines.

D’autres enfin la prennent tous les ans à Pâque, à cause du fait que Jésus a institué la Cène lors de la Pâque, en remplaçant cette fête annuelle juive par son propre repas commémoratif. Il devint lui-même l’agneau de la Pâque offert une fois pour toutes et accomplissant parfaitement la Pâque. La commémoration devait maintenant se faire «en mémoire » de lui, le véritable « agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ».

En fait l’Écriture ne se prononce pas clairement sur cette question de fréquence de la Saint Cène.

A Troas (Actes 20 : 7), les Chrétiens l’ont pris lors d’un rassemblement du dimanche. Quelle que soit la fréquence, indiquons en fait que la Cène constitue une des choses les plus importantes dans la vie de l’Église. Il ne faut donc pas que ce rite soit pris à la hâte ni à la légère.

En prenant le repas du Seigneur les chrétiens évoquent la rançon payée par le Seigneur pour les racheter :

Son corps brisé et son sang versé pour les péchés. Seuls ceux qui sont baptisés selon les Écritures sont conviés à la table du Seigneur. Chacun doit s’éprouver avant de prendre ce repas et se mettre en règle avec Dieu, confesser à Dieu tout péché conscient dans une attitude de repentance, (1 Corinthiens 11 : 27-28).

Si l’on ne respecte pas la première ordonnance du Seigneur (le baptême), comment peut-on prendre le repas du Seigneur ?

Ce repas est pour les Chrétiens véritablement convertis, baptisés et en règle avec Dieu. - René Barrois