13- Recueilli devant le mal

 

Recueilli devant le mal

 

« Le juste disparaît et personne ne prend cela à cœur, les hommes de bien sont enlevés et personne ne comprend que c'est à cause du mal que le juste est enlevé. Il entrera dans la paix et trouvera le repos sur son lit, celui qui aura marché dans la droiture. » (Esaïe 57 : 1-2). Combien cette pensée est faite pour réconcilier avec les plus douloureuses séparations de la terre ! Les tombes, de ceux que nous avons aimés et perdus, leur ont épargné beaucoup de douleurs, beaucoup de souffrances, beaucoup de péchés ! Qui dira ce que pouvait leur réserver un avenir inconnu ! La plus belle nacelle, la vie chargée des plus belles promesses aurait pu faire naufrage sur la mer houleuse de ce monde. Dieu sait ce qui valait mieux. S'il a transporté son lit sitôt , c'était pour le préserver de quelques violent coup de vent ; s'il a recueilli son agneau de bonne heure, c'était pour ne pas permettre qu'il fût souillé par la corruption de la terre ; si le port de sa gloire s'est tôt ouvert, c'est qu'il prévoyait des tempêtes menaçantes qui étaient cachées à notre vue bornée. C'est pourquoi il l'a conduit au port désiré, car dans la détresse l’Éternel est le secours ( Psaume 107 : 30).

Les orages de la vie sont passées. Pas une vague ne vient troubler ce rivage de son murmure. Si les morts rachetés devaient, à l'heur de leur départ, disparaître dans l'oubli complet et n'avoir d'autre héritage qu'un silence éternel, grande serait l'amertume de la séparation. Mais « ne pleurez pas ; elle n'est pas morte, mais elle dort » (Luc 8 : 52). Au moment même où les larmes se répandent sur la terre, l'esprit s'épanouit dans le royaume de la lumière et de la sécurité éternelles. La tombe est son lit de repos. Et nous nous en séparons dans la joyeuse espérance « pareil à la lumière du matin, quand le soleil brille Et que la matinée est sans nuages; Ses rayons après la pluie font sortir de terre la verdure. » (2 Samuel 23 : 4) dont « Ton soleil ne se couchera plus, Et ta lune ne s'obscurcira plus; Car l'Éternel sera ta lumière à toujours, Et les jours de ton deuil seront passés. » (Esaïe 60 : 20). Enfant de douleur qui mène deuil sur la perte de quelque tendre objet de tes affections terrestres, sèche tes larmes. Une mort prématurée est aussi une couronne prématurée. Le lien brisé ici-bas te rattache au trône de Dieu. Tu as un enfant dans le ciel ! Nous sommes fière de l'avancement de nos amis dans ce monde : mais ce sont les plus grands honneurs de la terre auprès de la mort du croyant, qui l'élève de la grâce à la gloire, lorsqu'il échange le combat du pèlerin contre le repos éternel !

Nous comparons souvent, dans les heures de tristesse, la certitude d'un bonheur présent avec les possibilités d'un avenir de souffrance, de douleur, de péché ; les joies déjà possédées avec les maux qui auraient pu arriver ! Nous pouvons maintenat comme autrefois la Sunamite, considérer avec un regard humide une tendre fleur fanée ; mais la question : « Te portes-tu bien? Ton mari et ton enfant se portent-ils bien ? » (2 Rois 4 : 20). Puissions-nous, dans la bienheureuse confiance « Il entrera dans la paix, Il reposera sur sa couche »

(Esaïe 57 : 2).