7- Condition miséricordieuse

 

Condition miséricordieuse

 

« C'est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu'il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par divers épreuves » (1 Pierre 1 : 6).

 

Il le faut : devise bénie à inscrire sur les sombres linteaux de la douleur. Écrivons-là, enfant de l'affliction sur chaque épreuve que notre Dieu juge bon de nous envoyer. S'il nous appelle à descendre des collines riantes dans les ténébreuses vallées, entendons sa voix, qui qui nous dit : « il le faut » S'il a arraché de nos lèvres la coupe de la prospérité matérielle, s'il nous a sevré de consolation humaine, s'il a diminué notre corbeille et notre coffre (Deutéronome 28 : 5). S'il a labouré et sillonné notre âme par d'amer déchirement dans notre demeure, entendons-le qui apaise le tumulte de nos douleurs et qui nous dit : « il le faut »

Croyons-le : il y a quelque raison profonde pour que nous soyons éprouvés bien que nous puissions ne pas la discerner encore. Aucune fournaise n'est plus ardente que Dieu ne le juge nécessaire. Il est vrai que ses leçons sont parfois mystérieuses, et que nous avons peine à confesser que Dieu est amour. « Soudain, on ne voit plus la lumière car elle est obscurcie par les nuages, » (Job 37 : 21) pour nous ; pas d'arc lumineux dans notre nuée. Tout est mystère ; pas une éclaircie dans notre ciel ! Arrêtons, écoutons ce que dit le Dieu fort, l’Éternel : « il le faut » Il n'abandonne pas son peuple, lorsqu'il le voit se traîner pesamment. Il préserve ses enfants d'être absorbés par les œuvres du monde. Il renverse les idoles de la terre qui ont pu usurper le trône que lui seul doit occuper. Avant notre épreuve présente, il avait vu notre amour pour lui se refroidir, et décroître notre ferveur. Le soleil de la prospérité terrestre a pu éteindre les ardeurs de notre âme ; nous avons pu faire moins luire notre lumière pour Christ, nous avons pu consentir à quelque compromis coupable avec ce monde dangereux et séducteur. Eh bien ! Il nous a envoyé la discipline et la bénédiction nécessaires. Rien d'autre, rien de moins.

Tenons-nous en repos, sachant qu'il est Dieu. Souvenons-nous que ce : « il le faut » est entre les mains du Dieu d'amour infini, de sagesse infinie. Abandonnons-nous lui les petites choses, aussi bien que les grandes, les circonstances les plus insignifiantes comme les plus graves. Appliquons-nous à avoir une foi qui ne soit pas raisonneuse. Et bien que nous eussions suivi d'autres sentiers, sans doute, si le choix avait été entre nos mains, qu'il nous soit donné à chaque détour de la route, d'entendre sa voix qui nous dit : « Voici le chemin, marchez-y » !  (Esaïe 30 : 21).Nous pouvons ne pas le comprendre maintenant, - mais un jour nous reconnaîtrons que l'affliction est un des messagers les plus bénis de Dieu ; de ces messagers célestes « … envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut ? » (Hébreux 1 : 14). Sans nuage, pas d'arc-en-ciel possible dans le ciel matériel. Sans doute, il est plus doux à l’œil de contempler l'azur d'un ciel d'été, ou les teintes d'or et pourpre du couchant ; mais que de viendrait la terre si quelques nuages sombres, suspendus de temps en temps au-dessus d'elle, ne se répandait sur elle et sur las plantes desséchées, en trésor de vie et de fraîcheur ! En serait-il autrement de l'âme ? Non, - Le nuage de la douleur est nécessaire, et chacune des gouttes de pluie qui s'en échappent est comme une perle d'amour. Si, à cette heure même, ô affligés, ces nuages s'amassent, si la tempête gronde, élevons nos yeux vers la divine lueur qui brille dans les cieux obscurcis, et souvenons-nous de Dieu qui a placé l'arc-en-ciel de la promesse a vu un « il le faut » pour le nuage sur lequel il repose.