18- Discipline involontaire et inévitable

 

Discipline involontaire et inévitable

 

«  Car ce n'est pas volontiers qu'il humilie et qu'il afflige les enfants des hommes. » (Lamentations 3 : 33). Dieu ne prend pas plaisir à châtier les hommes à cause de leurs péchés. Il le fait parce qu'il doit maintenir l'ordre dans le monde. Mais l'espérance ultime de Dieu est que les souffrances dont les hommes sont affligés les ramèneront à lui. (Commentaire Bible Esprit et vie).

Dans nos temps d'épreuves, quand nous nous trouvons sous le coup de quelque mystérieuse dispensation, combien cette pensée de murmure est près de nos cœurs « Toutes ces choses sont contre nous ! » Ce coup écrasant n'aurait-il pu être épargné ! Ce nuage qui assombri note cœur et notre maison n'aurait-il pu être détourné ? Le circonstances qui accompagnent notre épreuve n'auraient-elles pu être moins sévères, et le Seigneur a-t-il donc oublié d'avoir compassion ?

Non, ces afflictions sont des messagers voilés, mais des messagers de miséricorde. « Ce n'est pas volontaires qu'il afflige. » Rien de capricieux, d'arbitraire dans les voies de Dieu. Une tendresse ineffable les caractérise toutes. Le monde peut nous blesser par sa dureté ; des amis éprouvés peuvent trahir notre confiance ; un frère peut parler, sans nécessité, avec sévérité et raideur : mais le Seigneur est abondant en bonté et en vérité. Il n'afflige aucune douleur inutile. Quand il semble parler durement, comme Joseph à ses frères, sa voix conserve encore des accents pénétrants d'amour.S'il emplie la sévérité, c'est qu'il a à nous donner de précieuses leçons que nous ne pourrions apprendre autrement.

Croyez-le bien ! Il y a quelque profonde nécessité dans tout ce que Dieu fait. Sur registres de nos afflictions, nous pouvons, à côté de chaque heure d'épreuve, inscrire ces paroles : «  Il le fallait » Il fallait émonder les branches inutiles à l'arbre, il fallait, pour éviter de plus grands désastres, « alléger le navire en jetant le blé à la mer. » (Actes 27 : 38).

Nous qui menons deuil, le Seigneur aurait pu agir bien différemment envers nous. Il aurait pu nous abattre comme un arbre stérile occupant inutilement la, terre ; il aurait pu nous abandonner à la merci des flots déchaînés, sans pilote, sur les rochers de la destruction ; comme il aurait pu nous laisser périr avec nos idoles, nous laisser seul compromettre notre bonheur éternel ! Mais il nous a aimé mieux que cela. C'est son amour infini, qui a fait sécher nos plus belles fleurs, qui a bordé notre chemin d'épines, «  sans cette haie dit Richard Baxter, à notre droite et à notre gauche, nous saurions que difficilement nous tenir sur le chemin du ciel »

C'est notre incrédulité aveugle qui nous fait parler d'épreuves qui auraient pu nous être épargnées, de châtiments qui nous semblent d'une sévérité exagérée. Le jour arrive où nous reconnaîtrons que chaque expérience de douleur a été inexprimablement précieuse et importante dans l'histoire de notre âme. Oui, enfant de Dieu, le messager de l'affliction porte d'une main une branche d'olivier, un gage d'amour cueilli dans les régions célestes, et de l'autre la calice préparé par celui dont la grâce et l'amour sont trop grands pour qu'il y ajoute sans nécessité un seul élément inutile d'amertume.

Souvenons-nous que notre Sauveur épuisa dans cette coupe chaque goutte de colère ; qu'il nous soit donné en la prenant dans notre main, de puiser la consolation et la force dans cette prière qui a soutenu dans une heure plus redoutable l'affligé des affligés « Ne boirai-je pas la coupe que le Père m'a donnée à boire ? » (Jean 18 : 11). Jésus s'est résolu à mourir et à endurer la séparation spirituelle d'avec son Père céleste afin de nous sauver. Sa prière a été « exaucée » : son Père l'a fortifié afin qu'il puisse boire la coupe qui lui était réservée.